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«  Le moment est critique pour les Ukrainiens comme pour les Européens, suspendus à des décisions américaines de moins en moins lisibles »

Les Européens, emmenés par l’Allemagne, la France, la Pologne et le Royaume-Uni, vont devoir rapidement s’accorder pour fixer les modalités d’une désescalade militaire, estime, dans une tribune au « Monde », Louis Gautier, ancien secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale.

Publié le 27 novembre 2024 à 02h00, modifié le 27 novembre 2024 à 15h08 Temps de Lecture 4 min.

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Le sort de l’Ukraine se noue maintenant et avec lui l’avenir de l’Europe. Après mille jours de guerre, dans la perspective d’un arrêt possible des combats, le moment est critique pour les Ukrainiens comme pour les Européens, suspendus à des décisions américaines de moins en moins lisibles.

En autorisant l’emploi de missiles de longue portée contre la Russie, l’administration Biden livre un baroud d’honneur censé dégager sa responsabilité pour la suite. Donald Trump, lui, est seulement pressé d’en finir. Pour les Russes, la cause est entendue : ils ont déjà gagné. Quel que soit le prix exorbitant de la victoire et tout le sang versé, ils ont en effet gagné l’épreuve de volonté à quoi se résume toute guerre. Ils l’emportent quand nous, Occidentaux, sortons affaiblis.

Il était hasardeux de revêtir ce conflit d’une portée hors d’atteinte, d’en faire une « croisade des démocraties », alors que nous mesurions au jour le jour notre soutien à l’Ukraine afin d’éviter d’être happés dans la spirale de la belligérance. Il est indécent et dérisoire de se consoler aujourd’hui en constatant que la Russie a dû ravaler ses ambitions et que ses gains territoriaux, au regard des régions déjà contestées en 2014, ne sont pas considérables.

Il s’agit tout de même de l’annexion définitive de la Crimée et de la conquête d’environ 20 % du territoire ukrainien. De surcroît, les combats ne sont pas finis. Les Russes, malgré l’hiver, essaient de pousser leur avantage pour arriver en position de force à la table des négociations.

Donald Trump souhaite hâter la résolution du conflit dès son installation. Ses équipes préparent déjà des propositions d’accord avec Moscou. Un traité de paix reconnaissant des annexions territoriales est exclu. Ce serait admettre la loi du fait accompli ; ce serait fouler aux pieds la souveraineté de l’Ukraine. Seul un cessez-le-feu, voire un armistice ouvert à d’autres parties sont envisageables.

Cesser de louvoyer

L’arrêt ordonné des hostilités débouche, dans ce schéma, sur un simple gel du conflit. Il suppose la cessation progressive des combats, l’établissement d’une ligne de démarcation, la démilitarisation de zones de part et d’autre, le déploiement d’une force d’observation, l’échange de prisonniers et le retour des personnes déportées ou retenues contre leur gré en territoire russe.

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