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Un rapport préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans

Commandé par Emmanuel Macron en janvier, ce rapport alerte sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir ».

Le Monde avec AFP

Publié le 30 avril 2024 à 08h19, modifié le 30 avril 2024 à 20h58

Temps de Lecture 3 min.

Vers la fin des écrans pour les enfants ? Un rapport d’experts commandé par l’exécutif et remis mardi 30 avril à Emmanuel Macron, préconise d’interdire l’usage des écrans aux moins de 3 ans et des téléphones portables aux moins de 11 ans.

Dans ce rapport, révélé lundi soir par plusieurs quotidiens régionaux, la commission d’experts composée de dix membres alerte sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et sur « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir », mais aussi pour l’avenir « de notre société, [de] notre civilisation ».

« Nous avons été bousculés par ce que nous avons vu », a ainsi fait savoir Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et coprésident du comité d’experts dans un entretien à Ouest-France, évoquant les « stratégies de captation de l’attention des enfants » et les « biais cognitifs utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser ».

« C’est une économie de la captation. Les parents sont quasiment hors jeu, face à un marché qui s’est imposé à la société », ajoute-t-il. « Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants, abonde Servane Mouton, neurologue, neurophysiologiste et coprésidente de la commission. Derrière les discours de façade, c’est “business à tous les étages”. » Ce rapport « est une forme de guide (…). On ne mettra pas un policier devant chaque foyer », a précisé M. Benyamina, invité de RTL mardi matin.

Annoncé par Emmanuel Macron en janvier, ce groupe d’experts s’était vu fixer quatre axes de travail : faire émerger un constat partagé de l’impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et des adolescents ; évaluer l’efficacité des dispositifs de régulation existants, notamment de contrôle parental ; élaborer une doctrine de régulation des écrans et enfin proposer et valoriser des outils adaptés à tous les publics, avec des approches différenciées selon l’âge.

Nocivité des réseaux sociaux

Dans leurs conclusions, les experts estiment que « les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement », mais appellent à la « vigilance » pour « éviter l’amplification de symptômes ». Ils évoquent notamment la nocivité des réseaux sociaux, « facteur de risque » de dépression ou d’anxiété en cas de « vulnérabilité préexistante ». Par ailleurs, « le niveau d’exposition des enfants » à des contenus pornographiques et violents « apparaît alarmant », écrivent-ils.

Pour « reprendre le contrôle », ils appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de 3 ans, en ouvrant ensuite, entre 3 ans et 6 ans, un accès « fortement limité », « avec des contenus de qualité éducative » et un accompagnement par un adulte.

Il faut « limiter autant que possible » l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, propose encore la commission, qui voudrait voir interdits les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Elle appelle à des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles. La commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans et avec un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. A partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques ».

Au cours d’un discours tenu le 18 avril à Viry-Châtillon pour dévoiler son « plan » visant à replacer « l’autorité au cœur de la République », le premier ministre, Gabriel Attal, avait affiché son ambition de « réguler l’usage des écrans » en souhaitant faire appliquer la proposition de loi, adoptée par le Parlement à l’été 2023, qui fixe la majorité numérique à 15 ans.

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« Tout le monde doit balayer devant sa porte, y compris l’Etat, l’éducation nationale et les collectivités locales impliquées dans l’éducation nationale », a déclaré M. Attal mardi devant l’Assemblée nationale. « C’est vrai que, dans un certain nombre d’établissements, de collectivités, les manuels ont été remplacés par des écrans, a poursuivi le chef du gouvernement. Je ne suis pas technophobe à considérer qu’il faut proscrire tout écran. Il peut y avoir une visée pédagogique et un intérêt pédagogique. Mais l’écran pour l’écran n’a aucun intérêt, il peut être dangereux et donc on devra repenser aussi un certain nombre de politiques qui sont aujourd’hui menées dans nos services publics, notamment dans l’éducation. »

Invitée sur France Inter, mardi matin, la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, a plaidé pour « une pause numérique au collège » afin « d’éviter à tout prix la circulation des téléphones portables » dans les établissements. « L’idée, c’est que les portables puissent être déposés à l’entrée et qu’ils ne circulent pas dans les collèges. C’est matériellement possible », a-t-elle assuré.

Le Monde avec AFP

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