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Les frappes iraniennes sur Israël, symbole du raidissement des gardiens de la révolution

Depuis la sortie unilatérale de l’accord sur le dossier nucléaire, décidée en 2018 par l’ancien président américain Donald Trump, l’armée idéologique du régime dicte la politique étrangère de la République islamique.

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Publié le 18 avril 2024 à 06h39, modifié le 18 avril 2024 à 14h39

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Le président iranien, Ebrahim Raïssi, lors du défilé de la Journée de l’armée, sur une base militaire située au nord de Téhéran, le 17 avril 2024.

Quand, au petit matin du 14 avril, Nadine Olivieri Lozano, l’ambassadrice suisse en Iran, est convoquée par les autorités locales, ce ne sont pas ses homologues diplomates du ministère des affaires étrangères qu’elle rencontre. On la dirige vers un bureau des gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, raconte, le 16 avril, l’un des conseillers du ministère de l’intérieur iranien, Mojtaba Abtahi, dans la presse iranienne. Quelques heures plus tôt, Téhéran avait déclenché l’opération « Promesse honnête » en tirant des centaines de projectiles contre Israël.

La Confédération suisse représente les intérêts des Etats-Unis en Iran, les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques. Or, ce 14 avril, les gardiens avaient un message à faire parvenir à Washington : « Ils ont dit [à l’ambassadrice suisse] que si les Américains faisaient le moindre geste, toute la région serait détruite », soutient M. Abtahi. La République islamique qui, quelques jours auparavant, avait déjà pressé les Etats-Unis de se tenir à l’écart d’un affrontement direct entre l’Iran et Israël, réitérait donc ses menaces.

Tel que relaté par le conseiller du ministère de l’intérieur, ce déplacement nocturne de l’ambassadrice suisse chez les promoteurs de la ligne dure du régime iranien pourrait symboliser à lui seul la façon dont les gardiens de la révolution ont mis la main sur les affaires du pays. Un pouvoir que « Promesse honnête », conduite par la branche aérospatiale de l’armée idéologique de la République islamique, éclaire de nouveau.

Lancée dans la nuit du 13 au 14 avril, en représailles à l’attaque par Israël du consulat d’Iran en Syrie, menée le 1er avril, et à la mort de l’un de ses généraux, l’attaque iranienne aura été plus importante qu’attendu, avec plus de trois cents drones, missiles de croisière et missiles balistiques tirés vers Israël et destinés à provoquer des dégâts importants. La plupart des projectiles semblent toutefois avoir ciblé des bases aériennes dans le désert du Néguev, éloignées des centres de population, et la majorité d’entre eux ont été interceptés en vol par I’Etat hébreu, par les forces occidentales déployées en mer ou dans les Etats limitrophes, et même par les pays arabes sunnites dans le cas des drones.

Loin de faire preuve de retenue après la mort du général Mohammad Reza Zahedi, chef de la Force Al-Qods en Syrie et au Liban – la composante d’élite des gardiens de la révolution, chargée des opérations à l’étranger –, comme le pays avait pu le faire par le passé, Téhéran a donc pris, pour la première fois, la décision stratégique d’attaquer Israël directement de son sol. « L’Iran ne pouvait pas se permettre qu’Israël pense qu’il n’y avait aucune limite à la décapitation des dirigeants de ses forces armées et des gardiens de la révolution », assure Ali Vaez, spécialiste de l’Iran au centre de réflexion International Crisis Group.

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