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Attaque de l’Iran sur Israël : riposte ou désescalade, le dilemme du gouvernement de Nétanyahou

Une partie du gouvernement israélien souhaite répondre coûte que coûte à Téhéran, malgré les mises en garde des Etats-Unis, qui redoutent un embrasement régional.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 15 avril 2024 à 06h00, modifié le 16 avril 2024 à 10h58

Temps de Lecture 4 min.

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 Dans une rue de Tel-Aviv (Israël), le 14 avril 2024.

Israël ne sait toujours pas comment rétablir ses capacités de dissuasion, après six mois d’une guerre menée de manière chaotique à Gaza, au prix de 33 000 morts palestiniens, et d’une campagne de frappes au Liban et en Syrie d’une intensité inédite depuis une décennie. Ses alliés occidentaux dressaient ce constat alarmant à bas bruit, avant même que l’Iran n’en fasse la démonstration, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, en lançant plus de 300 drones et missiles balistiques vers l’Etat hébreu.

Cette attaque place le gouvernement de Benyamin Nétanyahou dans une impasse. Israël ne peut riposter contre le territoire iranien sans risquer une escalade, que son allié américain refuse à toute force, craignant une guerre régionale. S’il n’y répond pas, il laisse l’Iran établir une nouvelle norme : des frappes directes de missiles balistiques sont désormais possibles, en riposte à des attaques israéliennes contre ses intérêts.

Face à ce dilemme, Benyamin Nétanyahou temporise. Un échange téléphonique avec le président des Etats-Unis, Joe Biden, vers 2 h 30 dans la nuit de dimanche, a paru repousser une riposte qu’Israël laissait deviner immédiate et d’ampleur. Depuis lors, le premier ministre israélien n’a publié qu’un bref communiqué : « Nous avons intercepté, nous avons bloqué. Ensemble, nous vaincrons. » Une réunion du cabinet de guerre s’est achevée sans annonce, dans la soirée. Puis les écoles ont été autorisées à rouvrir dès lundi, signal d’une possible désescalade.

Des fuites attribuées à de hauts responsables des services de sécurité israéliens s’étaient accumulées, dimanche, dans la presse, signalant leur effroi face à des débats décrits comme va-t-en-guerre au sein du gouvernement depuis des jours. Ces officiers exprimaient leur crainte d’une riposte hâtive et irréfléchie aux frappes iraniennes, sans en minimiser l’importance. Ils déploraient, plus généralement, l’absence de toute vision politique dans cette guerre aux multiples fronts, dont M. Nétanyahou refuse de définir les objectifs, au-delà d’une promesse de « victoire totale ».

Fatigue et soulagement des Israéliens

L’allié américain craint, pour sa part, que le premier ministre ne soit tenté d’élargir la guerre à Gaza en un conflit régional, lui qui avait encore essayé, fin 2020, de convaincre l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, de lancer des frappes durant les derniers mois de son mandat contre les installations balistiques et nucléaires iraniennes.

M. Nétanyahou est pressé sur sa droite par ses alliés fondamentalistes religieux, exclus du cercle étroit de ministres chargés de décider seuls des suites à donner aux frappes iraniennes, au sein du cabinet de guerre. Premier parmi ces boutefeux, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a rejeté, dimanche, toute logique d’endiguement et de proportionnalité face à Téhéran, estimant qu’Israël s’était ainsi fourvoyé durant quinze ans face au Hamas à Gaza. Il souhaite que son pays « devienne dingue » afin de « créer une dissuasion au Proche-Orient ».

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