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Avant les JO de Paris, des associations dénoncent un « nettoyage social », les autorités démentent vouloir « cacher la misère »

Le collectif Le revers de la médaille constate une hausse du rythme des expulsions et un nombre insuffisant d’hébergements d’urgence. La crainte est que de telles opérations se multiplient dans les derniers jours avant l’arrivée des touristes.

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Publié le 11 avril 2024 à 06h00, modifié le 11 avril 2024 à 10h17

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Des activistes du collectif Le Revers de la médaille devant le Musée d’Orsay, à Paris, le 24 mars 2024, pour protester contre le creusement des inégalités que favoriseraient les Jeux olympiques dans la capitale.

Les précédents des Jeux olympiques (JO) de Vancouver, en 2010, ou d’Atlanta, en 1996, ont marqué les esprits. Des amendes pour ceux qui faisaient la manche, des distributions alimentaires éloignées de plusieurs kilomètres, une loi pour le déplacement forcé des SDF… Il n’était pas question de laisser les sans-abri gâcher l’image des JO. Les Jeux de Paris 2024 seront-ils, eux aussi, l’occasion d’un nettoyage social, consistant à disperser, éloigner, invisibiliser les personnes à la rue sans leur proposer d’hébergement durable ?

C’est la crainte du collectif Le Revers de la médaille, qui regroupe 80 associations (dont Médecins du monde, le Secours catholique, Action contre la faim…). « Les choses s’emballent. Avant même la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, on a assisté à la multiplication des expulsions et des interventions de la police dans les futurs périmètres de sécurité », assure Paul Alauzy, porte-parole du collectif et coordonnateur de la veille sanitaire à Médecins du monde.

Le 3 avril, la Préfecture de police a ainsi fait évacuer une centaine de personnes sans papiers – essentiellement des familles avec enfants – de la place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris. Un car avait été affrété pour les héberger dans un sas régional, à Besançon. Seule une minorité a accepté d’y être transférée. Deux jours plus tard, les familles, revenues sur place, ont été de nouveau chassées.

« Aucune solution proposée »

Les mêmes soirs, des opérations étaient menées par les forces de l’ordre pour déloger des campements de mineurs isolés le long des berges de la Seine, les empêchant de se réfugier plus loin. Ils sont, entre-temps, partis occuper la Maison des métallos, dans le 11arrondissement. « On a plein de situations isolées de migrants qui se font déloger ces derniers temps, sans qu’aucune solution ne leur soit proposée », s’alarme Nikolaï Posner, porte-parole d’Utopia 56. A Bordeaux, un bidonville situé à quelques mètres du stade où auront lieu des épreuves de football a été évacué, le 28 mars, la préfecture faisant valoir que le bidonville se situait dans le périmètre de sécurité.

A Paris, le lien entre ces opérations et les Jeux est cependant difficile à établir, car les expulsions de campements de personnes exilées sont régulières, rappelle un récent rapport du collectif Accès au droit. Mais une intensification semble bel et bien à l’œuvre : entre avril 2023 et mi-mars 2024, l’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels en a recensé 33 dans la capitale, contre 19 sur la même période, un an auparavant.

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