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Guerre en Ukraine : un lent mais continu grignotage territorial russe

De nouvelles armes, des stocks de missiles reconstitués et un commandement plus réactif ont permis à la Russie de reprendre la ville d’Avdiïvka et de faire actuellement le siège de celle Tchassiv Yar, qui verrouille l’accès à la région de Kramatorsk.

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Publié le 04 avril 2024 à 05h25, modifié le 04 avril 2024 à 07h42

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Un officier russe inspecte une zone à la recherche d’engins explosifs. Sur le mur, écrit en ukrainien, « vérification de mine faite ». A Avdïivka, le 22 mars 2024. Photo fournie par l’agence de presse d’Etat russe.

L’avancée est lente mais continue. Selon l’Institute for the Study of War (ISW), un cercle de réflexion américain qui suit quotidiennement l’évolution des conflits, les Russes ont gagné 505 km2 de territoire ukrainien depuis octobre 2023 et l’échec de la contre-offensive des troupes de Kiev, soit l’équivalent de cinq fois la surface de Paris. Après avoir repris Avdiïvka, une ville du Donbass peuplée de 35 000 habitants avant la guerre, tombée le 17 février, les forces russes font, depuis fin mars, le siège de Tchassiv Yar, un bourg qui verrouille l’accès à Kramatorsk, cité minière de 150 000 habitants.

Pour le moment, ce « grignotage » reste loin des gains obtenus par Kiev à l’automne 2022, lorsque les forces ukrainiennes avaient repris 12 000 km2 de leur territoire dans la région de Kharkiv, au nord-est du pays, et obligé les Russes à évacuer la rive droite du fleuve Dniepr. Mais les militaires et experts occidentaux s’inquiètent d’un renforcement du potentiel militaire russe, qui pourrait à terme redonner l’avantage à Moscou. « La Russie conserve un avantage quantitatif significatif dans le conflit, surpassant l’Ukraine en termes de nombre de munitions et d’équipements », indique le ministère britannique de la défense dans une note publiée le 30 mars. Kiev se trouve « à un moment critique », a de son côté reconnu le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors d’une visite à Paris mardi 2 avril.

L’inquiétude occidentale porte notamment sur les glide bombs (« bombes planantes »), des bombes lisses larguées par avion auxquelles on ajoute un système de guidage et des ailettes déployables en vol, ce qui leur permet d’être lancées à plusieurs dizaines de kilomètres de leur objectif. Moscou a adapté ces kits sur des bombes allant de 250 kg, appelées FAB-250, à 1,5 tonne, les FAB-1500. Et le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, a dévoilé, lors d’une visite effectuée le 21 mars dans une usine près de Nijni Novgorod, une version de 3 tonnes. A titre de comparaison, les obus de 152 mm tirés par les canons russes pèsent une quarantaine de kilos.

Des bombes planantes « imprécises mais destructrices »

Depuis le début de l’année, les chasseurs-bombardiers russes ont largué plus de 3 500 de ces « bombes planantes » sur des cibles ukrainiennes, a assuré le vice-ministre ukrainien de la défense, Ivan Gavrylyuk, dans une tribune publiée le 18 mars par l’agence Ukrinform. Selon Michael Kofman, chercheur au centre de réflexion américain Carnegie, les Russes en utilisent aujourd’hui de « 30 à 40 par jour sur certaines parties du front et à des portées de plus en plus longues (de 40 à plus de 60 km) ». « Les bombes planantes sont assez imprécises mais destructrices (…). Elles suppriment des unités, détruisent des bâtiments et des fortifications », explique l’analyste dans une note publiée sur X le 19 mars.

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