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Ce que révèlent les récentes saisies de drogue sur l’ampleur du trafic

Loin de l’affichage des opérations « Place nette » voulues par l’exécutif, le travail minutieux et discret des services spécialisés illustre l’étendue du trafic de drogue en France et la nécessité d’une réponse groupée entre les différents services de police.

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Publié le 02 avril 2024 à 05h02, modifié le 02 avril 2024 à 09h13

Temps de Lecture 3 min.

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Des sacs de drogue saisis par la police, dans les quartiers nord de Marseille, le 11 décembre 2023.

Près de 9 tonnes de cocaïne, 3,9 tonnes de résine de cannabis, 50 kilos de drogue de synthèse, 40 kilos d’héroïne, 86 armes, 24 véhicules, 1,4 million d’euros saisis – et 345 personnes interpellées. Ce n’est pas le bilan des dizaines d’opérations « Place nette » voulues par le président de la République et mises en musique – et en images – par son ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, mais le résultat de l’activité de l’Office antistupéfiants (Ofast) pour le seul mois de février, consigné dans une note confidentielle dont Le Monde a pu prendre connaissance.

Sobrement intitulé « Affaires marquantes », ce document de sept pages diffusé dans le cadre du plan national de lutte contre les stupéfiants ne recense que les principaux dossiers traités par l’Ofast avec le concours des services de police judiciaire locaux et, parfois, celui de la marine nationale. Interception d’un « go fast », de deux livraisons maritimes, démantèlement d’un « trafic international transitant par la France » : en creux, il révèle l’ampleur d’un phénomène dont on perçoit mal comment les opérations « Place nette », mobilisant des centaines de policiers dans les quartiers sensibles, pourraient, seules, venir à bout.

« Ce travail vient justement compléter celui, indispensable, de ces opérations d’envergure que nous menons au quotidien », assure une source au ministère de l’intérieur. Il témoigne surtout de la nécessité et de l’efficacité d’investigations de l’ombre, éloignées de la retransmission en direct des démonstrations de force contre les points de deal, une œuvre au noir jalonnée d’écoutes, de filatures, de surveillances, qui implique de petites équipes d’enquêteurs spécialisés et des mois de recoupements minutieux sur le « haut du spectre », ces réseaux d’importation de drogue depuis l’Espagne, les Pays-Bas, les Antilles, à destination du quartier Bacalan, à Bordeaux, de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), ou d’Hyères (Var).

Méthodes éprouvées

Une approche « indispensable à la lutte contre la criminalité organisée et particulièrement le narcotrafic », a martelé dans un communiqué l’Association nationale de police judiciaire, qui continue à dénoncer la réforme de la police et la « focalisation de l’action publique sur la petite délinquance [qui] pousse à l’absorption des petits groupes criminels par de plus grosses organisations mieux structurées et plus résilientes ».

La lecture du document renseigne sur la validité de méthodes éprouvées dans la chasse aux trafiquants, l’importance des informateurs, du cloisonnement des informations, la réactivité de services spécialisés. Dans le courant du mois de janvier, le service interdépartemental de police judiciaire de Haute-Savoie est ainsi destinataire d’un « tuyau » : un résident de Chambéry plutôt bavard se vante d’effectuer des « convoyages de drogue » entre l’Espagne et la Savoie. Un camion est rapidement identifié et placé sous surveillance discrète.

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