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A 5,5 %, le dérapage du déficit public 2023 place le gouvernement dans l’embarras

Sous l’effet du ralentissement de la croissance et de la baisse des recettes fiscales, le déficit public, annoncé mardi par l’Insee, a largement dépassé les prévisions du gouvernement en 2023.

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Publié le 26 mars 2024 à 07h32, modifié le 26 mars 2024 à 10h09

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Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances dans son bureau à Bercy, à Paris, le 5 mars 2024.

Rarement quelques dixièmes de point auront-ils été autant attendus, scrutés et commentés. Le déficit public pour 2023 s’est finalement élevé à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit 154 milliards d’euros, selon les données publiées mardi 26 mars par l’Insee, chargé en France de le mesurer. Un chiffre très supérieur aux 4,9 % inscrits par Bercy dans la loi de finances pour 2024, adoptée en fin d’année dernière. La dette publique s’est, quant à elle, établie à 110,6 % du PIB.

Le gouvernement avait préparé les esprits à une mauvaise nouvelle depuis plusieurs semaines. Dans un entretien au Monde le 6 mars, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, affirmait qu’« en raison de la perte de recettes fiscales en 2023 » le chiffre serait « significativement au-delà des 4,9 % ». Ces dernières ont, de fait, reculé de 21 milliards d’euros l’an dernier, a précisé le ministre sur RTL, mardi, pointant l’effet du ralentissement de l’inflation, qui dope traditionnellement les recettes fiscales. « Il n’y a pas eu plus de dépenses publiques que ce que nous avions dit, il y a eu moins de recettes que prévu », a-t-il insisté.

Le ralentissement de la croissance a également poussé Bercy à revoir ses prévisions macroéconomiques pour 2024 à la mi-février et à annoncer un nouveau train d’économies budgétaires de 10 milliards d’euros pour l’Etat avec effet immédiat. Prévue à 1,4 % dans la loi de finances pour 2024, la croissance du PIB est désormais attendue à 1 % cette année – ce que nombre d’économistes jugent encore trop optimiste. « La croissance a été au rendez-vous [en 2023], elle sera d’ailleurs au rendez-vous en 2024 et je pense qu’en 2025 et 2026 nous aurons une croissance très dynamique », a affirmé Bruno Le Maire sur RTL.

L’impact du ralentissement sur les finances publiques est presque mécanique : les budgétaires estiment qu’un point de croissance en moins par rapport aux prévisions plombe le déficit de 0,5 point de PIB, le taux de prélèvements obligatoires étant, en France, proche de 50 % de la richesse produite (le point de PIB équivaut, quant à lui, à un peu plus de 25 milliards d’euros). Plus le déficit 2023 se creuse, plus l’objectif que le gouvernement s’est fixé pour 2024 devient difficile à atteindre : pour l’heure, Bercy table toujours sur un solde public ramené à 4,4 % cette année, comme prévu par le budget 2024.

Des trajectoires jamais respectées

Le rythme du redressement des comptes publics demeure plus lent en France qu’ailleurs en Europe, alors que le pays demeure sous la surveillance des agences de notation, qui se prononceront sur la qualité de la signature française fin avril. Paris aura d’ici là actualisé ses chiffres à l’occasion du programme de stabilité, attendu le 17 avril, un document transmis chaque année à Bruxelles, qui détaille comment la France compte ramener son déficit sous les 3 % du PIB en 2027. L’exercice a perdu de sa pertinence au fil du temps, les trajectoires n’étant jamais respectées, et ne sera plus obligatoire à partir de 2025 en vertu de la réforme des règles européennes. La Cour des comptes n’en évalue pas moins, dans son dernier rapport annuel, à 50 milliards les économies que le gouvernement doit dégager pour revenir sous les 3 % en 2027.

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