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Attentat près de Moscou : des failles au sommet, un bouc émissaire à l’extérieur

Après avoir négligé la menace djihadiste, le pouvoir russe persiste à accuser l’Ukraine d’implication dans l’attentat contre le Crocus City Hall, qui a fait 144 morts à Moscou. Les suspects, torturés, ont reconnu leur culpabilité.

Par  (Moscou, correspondant)

Publié le 25 mars 2024 à 08h39, modifié le 27 mars 2024 à 11h15

Temps de Lecture 5 min.

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Vladimir Poutine se recueille à la mémoire des victimes de l’attaque du Crocus City Hall, dans l’église de sa résidence de Novo-Ogarevo, en banlieue de Moscou, le 24 mars 2024. Photo fournie par Sputnik, agence de communication du Kremlin.

Hébétée, choquée, parfois incrédule, la Russie pleure les morts du Crocus City Hall. Dès samedi 23 mars, au lendemain de l’attentat revendiqué par l’organisation Etat islamique, des centaines de Moscovites déposaient fleurs et peluches devant le centre d’exposition à demi calciné de Krasnogorsk, en périphérie de Moscou. C’est là que des terroristes armés de fusils automatiques ont fait irruption pour tuer, vendredi, en plein concert du groupe de rock Piknik.

Dimanche, jour de deuil national décrété par Vladimir Poutine, ils étaient encore des milliers. Et des milliers dans le reste du pays à se réunir devant des mémoriaux improvisés. Les drapeaux ont été mis en berne, y compris ceux des ambassades de la plupart des pays occidentaux. Des milliers de personnes ont aussi fait la queue pour donner leur sang.

Le bilan, qui n’a cessé de croître au cours du week-end, pour atteindre lundi matin 144 morts et 285 blessés, participe de cette émotion, plus palpable que celle entourant la guerre en Ukraine – de même que les témoignages laissant entrevoir la brutalité de l’attaque. L’organisation Etat islamique au Khorassan, branche afghane du groupe terroriste, a diffusé samedi un nouveau message de revendication, accompagné d’une vidéo montrant les quatre assaillants en action. Ceux-ci ne se sont pas contentés de tirer aux abords puis à l’intérieur de la salle de spectacle ; des spectateurs blessés ont été égorgés au couteau. L’incendie du bâtiment, immensément meurtrier, a été provoqué.

Après celle du deuil, l’heure des questions viendra-t-elle ? Dans tout autre pays, c’eût été le cas, tant celles-ci sont nombreuses. Pas en Russie. Nul n’aura l’occasion de demander des comptes à Vladimir Poutine, qui incarne pourtant à lui seul les failles apparues à la faveur de cet attentat.

Failles sécuritaires

Trois jours avant le drame, le chef de l’Etat balayait les multiples avertissements américains, publics mais aussi transmis de services à services, comme l’a confirmé la partie russe, quant à l’imminence d’une attaque : « Des provocations et un chantage évident, destiné à déstabiliser et effrayer notre société », disait-il le 19 mars devant ses anciens collègues du FSB (service fédéral de sécurité), préférant mettre l’accent sur les vrais ennemis menaçant le pays – les « traîtres ». Il n’y a pas là seulement des mots : les affaires officiellement liées au « terrorisme » ont augmenté de façon exponentielle en 2023 – elles concernent quasi exclusivement les opposants à la guerre en Ukraine.

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