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Nucléaire : tripler les capacités, un objectif encore très lointain

L’Agence internationale de l’énergie atomique organise la première édition de son Sommet sur l’énergie nucléaire, jeudi 21 mars, à Bruxelles.

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Publié le 21 mars 2024 à 05h00

Temps de Lecture 4 min.

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Le directeur de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, s’adresse aux journalistes après une visite de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans la ville de Futaba (Japon), le 13 mars 2024.

Les chantres de l’atome tiendront-ils leur pari, n’en déplaise aux sceptiques ? Les capacités de production nucléaire tripleront-elles d’ici à 2050 ? C’est en tout cas l’objectif affiché par une vingtaine d’Etats dans une déclaration conjointe à Dubaï, en pleine COP28 sur le changement climatique, fin 2023. Un objectif « ambitieux », mais « techniquement faisable », selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui organise la première édition de son Sommet sur l’énergie nucléaire, jeudi 21 mars, à Bruxelles.

Au 1er janvier, la planète comptait 413 réacteurs nucléaires en service dans une trentaine de pays (Europe, Amérique, Asie, Afrique du Sud), pour une puissance installée d’environ 370 gigawatts (GW). Tripler cette capacité en l’espace de presque trois décennies n’est « pas hors de portée », assure un autre organisme, l’Agence pour l’énergie nucléaire, qui est rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Selon l’une de ses études, datant de 2022, la trajectoire suppose plusieurs conditions. D’abord, prolonger autant que possible la durée de vie du parc existant, jusqu’à… 80 ans de fonctionnement. Une inconnue de taille, sachant que l’âge moyen du parc nucléaire se rapproche plutôt de 32 ans et que le plus ancien réacteur en exploitation commerciale, en Suisse, n’a « que » 54 ans. « L’âge moyen des vingt-neuf réacteurs fermés entre 2018 et 2022 était de 43 ans et demi », calcule Mycle Schneider, observateur critique et coordinateur d’un rapport annuel, le « World Nuclear Industry Status Report » (WNISR).

Tripler les capacités supposerait aussi des constructions, beaucoup de constructions. Soit pour bâtir de nouveaux réacteurs de grande puissance, soit pour mettre au point de petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactor), lesquels sont encore au stade du concept.

Une industrie qui ne repose plus que sur la Chine et la Russie

Selon l’Agence pour l’énergie nucléaire, tout cela impliquerait de mettre en service chaque année entre 25 GW et 30 GW de capacités supplémentaires au cours des décennies à venir. Un effort considérable, proche de celui des années 1970 et 1980, en Europe et aux Etats-Unis, mais très loin des standards plus récents. L’année 2023 a ajouté seulement 5 GW au réseau, avec cinq nouveaux réacteurs (Chine, Corée du Sud, Biélorussie, Slovaquie, Etats-Unis). De l’année écoulée, il ressort même un solde négatif. Dans le même temps, 6 GW ont en effet disparu, avec la fermeture de cinq réacteurs : les trois derniers de l’Allemagne, mais aussi un en Belgique et un autre à Taïwan.

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