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Les entreprises européennes contraintes de s’adapter au « découplage » opéré par la Chine

Un rapport de la Chambre de commerce européenne en Chine publié mercredi 20 mars détaille l’arsenal déployé par Pékin pour renforcer sa « sécurité économique », et ses conséquences pour les firmes étrangères.

Par  (Pékin, correspondant)

Publié le 20 mars 2024 à 02h00, modifié le 20 mars 2024 à 09h35

Temps de Lecture 3 min.

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Dans une usine d’électroménager Haier à Qingdao (Chine), le 18 février 2024.

Le terme a d’abord été mentionné par le chancelier allemand, Olaf Scholz, au mois de novembre 2022 avant d’être repris en mars 2023 par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, déployant un nouveau concept pour gérer cette relation si compliquée avec la Chine : « dérisquer ». Il était moins clivant que le « découplage » promis alors par Washington, et plus réaliste au regard des chaînes d’approvisionnement actuelles et de la profondeur du marché chinois.

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Mais la Chine, elle, a mis en place beaucoup plus tôt une politique plus claire pour limiter son exposition et ses dépendances, qui contraint les entreprises étrangères à s’adapter – certaines devant localiser encore davantage en Chine pour se plier aux règles locales, d’autres cherchant comment en sortir. C’est la réalité que pointe un nouveau rapport de la Chambre de commerce européenne en Chine. « L’approche de la Chine est la plus globale, la plus étendue, dans la manière par laquelle elle a cherché à donner la priorité à la sécurité économique », constate son président, Jens Eskelund.

Le président Xi a développé dès 2014 une « approche holistique de la sécurité nationale » qui n’a fait que se renforcer avec la montée des tensions commerciales et stratégiques, se traduisant par une politique transposée dans chaque ministère après l’entrée en 2020 dans le quatorzième plan quinquennal. Concrètement, la Chine a augmenté ses capacités de production et de stockage dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et des minerais stratégiques pour réduire l’impact de possibles chocs mondiaux.

Arsenal juridique

Dans certains secteurs jugés cruciaux, les autorités ont donné des directives pour se débarrasser des composants et technologies étrangers. C’est le cas dans le « hardware » des technologies de l’information mais aussi dans le secteur moins évoqué des équipements médicaux, où des règles d’attribution des marchés excluent explicitement les acteurs non chinois. Le Quotidien de la science et de la technologie, organe du ministère du même secteur, a également publié dès 2018 une liste de 35 domaines-clés dans lesquels l’Etat coordonne l’effort national. Par exemple : les machines de lithographie pour produire les micropuces, les systèmes d’exploitation informatiques, les composantes de machines d’imagerie médicale, ou encore le métal de qualité aéronautique.

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En parallèle, la République populaire s’est dotée d’un arsenal juridique tant pour protéger des secteurs critiques que pour être prête aux représailles. En 2020, la Chine promulguait une nouvelle loi sur le contrôle des exportations, utilisée en 2023 pour restreindre les livraisons de gallium et de germanium, deux minerais-clés dans la production des semi-conducteurs. Elle a limité en octobre 2023 ses ventes de graphite, utilisé notamment dans les batteries, en réponse à des restrictions américaines aux ventes de micropuces pour le secteur de l’intelligence artificielle.

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