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L’UE met en place des restrictions pour les produits agricoles venant d’Ukraine

Les Vingt-Sept et le Parlement européen ont conclu un accord qui durcit les conditions d’accès pour la volaille, les œufs, le sucre, l’avoine, le maïs et le miel. La Commission devrait aussi proposer d’instaurer des droits de douane sur les céréales russes.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 20 mars 2024 à 05h35, modifié le 20 mars 2024 à 10h44

Temps de Lecture 4 min.

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Des policiers protègent les bureaux locaux de la Commission européenne lors d’une manifestation d’agriculteurs polonais, à Wroclaw, en Pologne, le 15 février 2024.

A moins de trois mois des élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, la guerre en Ukraine, ainsi que ses conséquences pour le Vieux Continent, s’est imposée comme un sujet de campagne. Sur fond de poussée dans les sondages de l’extrême droite partout en Europe, cela vient bousculer la politique communautaire de soutien à Kiev.

Face à la crise des agriculteurs, notamment, les Vingt-Sept et le Parlement européen se sont entendus, mercredi 20 mars, vers 1 heure du matin, pour mettre en place des restrictions aux importations agricoles ukrainiennes, qui, depuis juin 2022, peuvent entrer sans droit de douane sur le marché intérieur.

Au lendemain de l’invasion russe, les Européens avaient décidé, pour soutenir l’économie du pays agressé, d’ouvrir leurs frontières aux importations de poulets et de céréales ukrainiennes. Un an plus tard, Varsovie, pourtant en pointe dans le soutien à Kiev, mais aussi Budapest, Bucarest, Sofia et Bratislava montaient au créneau pour demander à la Commission de revoir sa copie. Sans attendre, ils prenaient des mesures unilatérales – et illégales – pour limiter l’accès des produits ukrainiens, bien moins chers que les leurs, dont l’arrivée massive sur leur sol perturbait les marchés.

Finalement, en septembre 2023, ces pays acceptaient de reconduire l’accord de juin 2022 jusqu’en juin 2024, sans en modifier substantiellement le contenu. Les tensions n’ont pas pour autant disparu, et la Pologne n’a jamais vraiment levé son embargo sur les importations ukrainiennes. A l’approche des élections législatives d’octobre 2023, qu’il a perdues, le premier ministre d’alors, Mateusz Morawiecki, du parti Droit et justice (PiS), avait même fait de la défense du monde paysan un thème central de sa campagne.

Ses partenaires du groupe de Visegrad – la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie –, ressuscité pour l’occasion, après avoir été mis en veilleuse des mois durant compte tenu des divergences entre Varsovie et Budapest sur la guerre en Ukraine, ont suivi. En France, en Italie et aux Pays-Bas, les agriculteurs ont à leur tour dénoncé la concurrence déloyale de l’Ukraine sur les marchés des poulets, des œufs ou encore du sucre. Dans l’Hexagone, la Confédération générale des planteurs de betteraves affirmait ainsi, fin 2023, que les importations ukrainiennes avaient été multipliées par dix depuis le début du conflit.

Instauration d’un « frein d’urgence »

Un wagon transportant du maïs en provenance d’Ukraine a été arrêté et vidé par des manifestants en colère à la frontière polonaise, le 25 février 2024.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, sous pression du Parti populaire européen (PPE), dont elle est issue, et soucieuse d’aider le nouveau premier ministre polonais, Donald Tusk, entré en fonction en décembre 2023, s’est montrée beaucoup plus souple en ce début d’année. Les manifestations d’agriculteurs en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne, en Italie ou en Grèce ont eu raison de ses dernières réticences. Au sein de l’Union européenne (UE), « plus de seize pays, en moins de dix-huit mois, ont été touchés par des manifestations agricoles d’ampleur », affirmait le centre de réflexion Farm Europe, le 25 janvier.

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