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Présidentielle en Russie : le plébiscite annoncé de Vladimir Poutine

Au pouvoir depuis 24 ans, le chef du Kremlin veut faire d’un scrutin présidentiel taillé sur mesure, qui se tient de vendredi à dimanche, une démonstration de force à l’adresse des Occidentaux.

Par  (Moscou, correspondant)

Publié le 15 mars 2024 à 05h24, modifié le 15 mars 2024 à 08h22

Temps de Lecture 6 min.

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Sur la façade d’un bâtiment est diffusé un message vantant les réussites de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, en 2023, à Moscou.

Pour dépeindre les enjeux de l’élection présidentielle qui se tient en Russie du 15 au 17 mars, le politologue Dmitri Orechkine utilise une image inattendue : « Cela fait penser aux parades d’athlètes en costumes immaculés qui défilaient devant Staline sur la place Rouge, à Moscou. Ils sont des milliers, mais si un seul tient le portrait du chef de travers, le caractère sacré de l’événement est entaché. »

Autrement dit, plus qu’un exercice démocratique servant à désigner ou légitimer les gouvernants, les élections sont plus que jamais un simple rituel symbolique, un moment de célébration collective. Et pour Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 2000, qui brigue un nouveau mandat censé le conduire jusqu’en 2030, une démonstration de force.

L’avantage de l’image utilisée par M. Orechkine, qui fut un haut responsable de la commission électorale centrale entre 1995 et 2007 et vit aujourd’hui en exil en Europe, est qu’elle s’applique aussi bien aux candidats qu’aux électeurs : tous sont sommés de marcher d’un même pas.

Deux candidats au discours antiguerre assumé, Ekaterina Dountsova et Boris Nadejdine, qui avaient suscité une vague d’enthousiasme, ont été écartés de la course, au prétexte d’erreurs dans leur dossier de candidature. Et parmi ceux qui ont été autorisés à concourir – le nationaliste Leonid Slutsky, le communiste Nikolaï Kharitonov et l’homme d’affaires Vladislav Davankov, censé capter une partie du vote libéral –, aucun n’a même fait semblant de vouloir rivaliser avec M. Poutine, ni émis la moindre critique contre sa politique.

« Quand bien même ces candidats sont parfaitement loyaux, la simple possibilité d’un vote contestataire est inacceptable, estime M. Orechkine. Ils ne peuvent obtenir un score dépassant 10 %. » Le politologue rappelle le précédent Pavel Groudinine, candidat du Parti communiste à l’élection présidentielle de 2018 qui, à l’issue d’une campagne flamboyante, avait obtenu près de 12 % des suffrages. Dans la foulée du scrutin, M. Groudinine avait perdu ses parts dans une grande firme agricole, ses mandats locaux, et a fini par disparaître de la vie publique.

Le seul suspense de cette édition 2024 est de savoir si le sortant, Vladimir Poutine, obtiendra un score supérieur ou inférieur à 80 %. Ce chiffre avait été cité dès l’automne 2023 par le média en ligne Meduza comme objectif fixé aux stratèges du Kremlin. C’est aussi celui que reprend la quasi-totalité des observateurs, qui notent que le score attribué à M. Poutine ne peut être que supérieur à celui de 2018, quand il avait obtenu 77,53 % des suffrages.

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