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Guerre en Ukraine : la coalition au pouvoir en Allemagne se déchire sur l’envoi de missiles Taurus à l’Ukraine

Une motion de l’opposition conservatrice réclamant la livraison des missiles a été largement rejetée par la coalition gouvernementale, mais le débat a étalé au grand jour les divergences entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux sur le sujet.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 15 mars 2024 à 05h30, modifié le 15 mars 2024 à 08h56

Temps de Lecture 3 min.

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Le Bundestag, à Berlin, le 14 mars 2024.

Mais que font-ils encore dans le même gouvernement ? Il était difficile de ne pas se poser la question, jeudi 14 mars, en écoutant les orateurs du SPD (sociaux-démocrates), des Verts et du FDP (libéraux) se succéder à la tribune du Bundestag. A l’ordre du jour : une motion du groupe conservateur (CDU-CSU) réclamant la livraison de missiles Taurus à l’Ukraine. La CDU-CSU étant dans l’opposition, personne ne s’attendait à ce que la motion soit adoptée et celle-ci, sans surprise, a été massivement rejetée (188 pour, 494 contre, 5 abstentions). Reste que si la majorité a fait bloc au moment du vote – seuls deux élus FDP ont voté pour le texte de la CDU-CSU –, le débat a rappelé à quel point la ligne défendue par Olaf Scholz en matière d’aide militaire à l’Ukraine est contestée au sein de sa coalition.

Première à prendre la parole, la vice-présidente du groupe écologiste, Agnieszka Brugger, a donné le ton. L’Allemagne « doit tout faire pour que l’Ukraine puisse gagner la guerre » et cela passe par « la livraison d’armes de longue portée comme les Taurus, a-t-elle déclaré. En tant que Verts, nous sommes conscients de la portée d’une telle position, mais nous ne laisserons personne nous la contester, pas même le chancelier », a-t-elle ajouté, vingt-quatre heures après que ce dernier eut redit pourquoi il s’oppose à l’envoi de Taurus en Ukraine : « Il est exclu de livrer des systèmes d’armes de grande envergure qui ne peuvent être fournis de manière judicieuse sans l’engagement de soldats allemands. Or, en tant que chancelier, j’ai la responsabilité d’empêcher que l’Allemagne participe à cette guerre. »

Plus largement, c’est à une critique en règle de la « méthode » Scholz que s’est livrée Mme Brugger. « C’est le fait d’hésiter et de procrastiner qui peut conduire à l’escalade, car, en montrant que nous avons peur au criminel de guerre sans scrupule qu’est [Vladimir] Poutine (…), lui-même se dira qu’il peut aller encore plus loin dans la brutalité », a-t-elle affirmé, avant de reprocher au chancelier d’imposer ses vues de façon autoritaire plutôt qu’en cherchant à convaincre : « L’époque de Gerhard Schröder est révolue. C’est vrai de sa politique vis-à-vis de la Russie, qui a échoué, mais aussi de la posture de “chancelier basta” », a-t-elle souligné, en référence au sobriquet dont M. Schröder était affublé quand il dirigeait le pays (1998-2005).

« Certains ont perdu le sens de la mesure »

Chargé des questions de défense au groupe FDP, Alexander Müller, lui non plus, n’a pas ménagé le chancelier. « Face à Poutine, il faut avoir des positions claires. Tout le reste, à ses yeux, est de la soumission », a-t-il déclaré, dénonçant les « cachotteries » et les « écrans de fumée qui ne mènent à rien ». Une allusion à la raison avancée par M. Scholz pour justifier sa position sur les Taurus. « Prenez l’Espagne : ce pays a des Taurus et, pourtant, il n’y a pas de soldats allemands en Espagne pour les manipuler, a fait valoir M. Müller. Bref, il faut arrêter de chercher des arguments pour se justifier de ne pas agir. Si on veut vraiment faire quelque chose, on s’en donne les moyens. »

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