Publicité

Incendies de bus électriques : faut-il s’inquiéter du retour des Bluebus à partir du 1er avril ?

En 2022, près de 150 bus électriques avaient été retirés de la circulation après deux incidents techniques.
En 2022, près de 150 bus électriques avaient été retirés de la circulation après deux incidents techniques. ERIC PIERMONT / AFP

Retirés de la circulation après deux importants incendies survenus en 2022, ces bus électriques seront finalement de retour plus tôt que prévu, dès le printemps.

Il était prévu qu’ils soient remis en circulation cet été. Retirés de la circulation au printemps 2022 après deux incendies qui s'étaient déclarés au niveau des packs de batterie, les bus électriques fabriqués par la filiale du groupe Bolloré Bluebus feront finalement leur grand retour un peu plus tôt que prévu, dès ce printemps. «Après avoir subi des modifications techniques identifiées et convenues (changement des packs batteries et mise en place d’une alarme par fusible thermique), les premiers bus vont revenir dans les dépôts bus à partir de la semaine du 1er avril», a ainsi annoncé Île-de-France Mobilités (IDFM), qui précise que la flotte sera complète «courant juillet avant le début des Jeux olympiques». Déjà homologués, les premiers bus seront «directement réinjectés sur le réseau, notamment au centre bus de Nation», nous apprend l’autorité organisatrice des transports en commun franciliens.

«Je suis très content», se réjouissait déjà Thibaut fin janvier, lorsque la RATP annonçait le retour cet été des bus électriques fabriqués par la filiale du groupe Bolloré Bluebus, retirés de la circulation au printemps 2022 après deux incendies qui s’étaient déclarés au niveau des packs de batterie. À l’époque, les images avaient fait le tour des réseaux sociaux, tant les bus électriques s’étaient violemment et rapidement embrasés. Mais rien qui suffise à inquiéter ce jeune parisien de 28 ans, usager de la ligne 71. Lui préfère de loin les Bluebus «plus silencieux et confortables que les vieux diesel qui tremblent et font du bruit qu’ils nous ont mis à la place». «Avec un peu de chance, ils auront même réparé les écrans qui n’ont quasiment jamais fonctionné», se permettait-il d’ironiser.

Pas question en effet de céder à la panique aujourd’hui pour les usagers, qui partagent globalement le même avis : «s’ils font le choix de le remettre en circulation, c’est que les défauts techniques ont été réparés». «Je préfère mille fois avoir un bus électrique propre d’une taille classique, plutôt que les énormes bus thermiques, qui font trembler mon immeuble», témoigne Élise, qui vit au croisement de plusieurs lignes de bus. Quant à l’inquiétude que de tels incidents se reproduisent, cette mère de famille est sereine : «il n’y a eu aucun blessé à l’époque, non ? Un problème technique, ça arrive à n’importe quel véhicule». Et un troisième usager de rappeler que plusieurs bus de la RATP «ont déjà subi des incendies ces dernières années, dont la majorité n’était pas des Bluebus».

Fin des discussions et accord validé avec Bolloré

Pour la régie parisienne, le retour des Bluebus sur son réseau est évidemment une bonne nouvelle, mettant fin à plusieurs mois de discussions acharnées pour savoir qui du constructeur ou de l’opérateur chargé de la maintenance était responsable et qui devait payer les modifications apportées aux bus. «La RATP, Île-de-France Mobilités et Bluebus ont conclu un accord mettant fin aux discussions en cours entre la RATP et Bluebus», avait sobrement indiqué la Régie parisienne, qui se réjouissait du retour des 148 bus écartés de la circulation depuis le 29 avril 2022 et de l’arrivée de 83 autres «qui restaient à réceptionner au moment de l’incident». Et ce, à l’aune de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris cette année.

Même son de cloche du côté d’Île-de-France Mobilités (IDFM). L’autorité organisatrice des transports en commun franciliens étant satisfaite qu’un accord ait pu être trouvé pour que «l’ensemble des Bluebus immobilisés puissent être adaptés et revenir en circulation». Un des points importants de la révision consistait notamment à améliorer l’isolation des caissons “moteur”, afin que - si embrasement il y a - le feu ne puisse pas, ou moins vite, se propager au reste du véhicule. D’ailleurs, «les causes des incendies - c’est-à-dire le défaut d’isolement au sein du pack de batteries - ainsi que les remèdes proposés par l’entreprise Bolloré bus - c’est-à-dire le changement des packs batteries et la mise en place d’une alarme par fusible thermique - ont été confirmées par le rapport d’audit indépendant confié à l’INERIS», rappelle IDFM.

«Des dispositifs sécuritaires additionnels»

Après ces incendies survenus sur ces deux bus, «des analyses techniques poussées ont été réalisées afin d’identifier la cause racine», rappelait également le groupe Bolloré fin janvier, expliquant que ce processus avait permis d’identifier l’origine de l’incendie, provenant d’«une étape spécifique dans le procédé de production d’une série de packs batterie». Depuis, «l’intégralité des packs concernés a été retirés des bus RATP», tandis que «Bluebus a également revu et changé ses processus de production des packs batterie afin de rééquiper tous les bus», tenait à rassurer à son tour le groupe Bolloré. Avant de préciser : «en pleine coordination avec la RATP et IDFM, l’ensemble des Bluebus remis en service bénéficiera de dispositifs sécuritaires additionnels».

Autant de modifications apportées à la série de Bluebus incriminés qui apparaissent aujourd’hui comme un gage de sérieux, avant la remise en service de cette flotte qu’IDFM souhaitait être «la plus rapide possible». «Les bus ont reçu leur homologation, laquelle a permis de lancer les travaux de remise à niveau des véhicules. Les nouvelles batteries avaient déjà obtenu au préalable une homologation administrative», s’est félicité IDFM, qui parle d’une «excellente nouvelle pour les usagers qui pourront bénéficier de bus plus nombreux et qui circuleront plus souvent sur leurs trajets habituels».

Mais pas avant l’été vraisemblablement, puisque celle-ci se fera «après consultation des autorités compétentes et lorsque les instances représentatives du personnel et les agents auront été informés», tient à souligner la RATP. Mais à ce sujet, IDFM annonce déjà la couleur : l'autorité «veillera à la bonne tenue de cette remise en service» de ces bus qui viendront remplacer certains modèles vieillissants et compléter l’offre de terrain pour l’échéance des JO.

Incendies de bus électriques : faut-il s’inquiéter du retour des Bluebus à partir du 1er avril ?

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
20 commentaires
  • PHILIPPE973

    le

    Les batteries au Li sont susceptibles de s’enflammer. C’est lié à leur technologie. Elles sont interdites dans les avions. Et les feux sont inextinguibles Des bus s’enflammeront,
    Des voitures aussi. Avec les interdictions à suivre. Tunnels, parking souterrains, recharge à proximité des lieux recevant du public (supermarchés) et de stations service. En cas d’accident…
    Il faudra changer la batterie, avec les coûts associés et forcément les surcoûts des assurances. Écologique on vous dit !

  • moutonnoir

    le

    Et après avoir gaspillé et flambé des milliards pour les systèmes " tout électrique " une hérésie économique et historique des Hollande et Macron, vous verrez et rendrez compte que cela ne fonctionne pas, et que nous en payons déjà les dettes...

  • speti

    le

    On voit le niveau intellectuel du parisien moyen qui compare le lourd bus diesel contre le bus électrique : il est évident que le bus électrique fait quelques tonnes de plus....

À lire aussi