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L’extension d’une usine Chemours approuvée par l’Etat malgré les alertes répétées aux « polluants éternels » dans l’Oise

Le groupe chimique américain prévoit d’ouvrir en 2025 une extension de son site de Villers-Saint-Paul pour fournir des éléments à la chaîne de l’hydrogène vert. Mais des relevés effectués dans l’eau de l’Oise, à proximité du site, montrent la persistance de PFAS.

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Publié le 14 mars 2024 à 06h00, modifié le 14 mars 2024 à 11h09

Temps de Lecture 5 min.

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L’usine Chemours, à Villiers-Saint-Paul (Oise), le 12 janvier 2023.

« Welcome Chemours ! » Le 12 janvier 2023, Xavier Bertrand, président (Les Républicains) de la région Hauts-de-France, salue, en anglais dans le texte, l’annonce du géant américain de la chimie d’investir 200 millions de dollars (environ 185 millions d’euros) pour agrandir son usine de Villers-Saint-Paul dans l’Oise. Avec une promesse, résumée par son PDG, Mark Newman : « Clean the future » (« rendre le futur propre »).

Comment ? En démarrant, en 2025, une unité de production de « membranes échangeuses de protons », présentées comme un maillon essentiel dans la chaîne de production d’hydrogène vert. La région a prévu d’accorder une aide financière de 800 000 euros. Le ministre de l’industrie, Roland Lescure, qui a également fait le déplacement, annonce alors un soutien de l’Etat « de l’ordre de quelques dizaines de millions d’euros » pour un projet qui participe à « réindustrialiser la France, en privilégiant les technologies vertes de la décarbonation ».

Un an plus tard, le 19 janvier, dans la plus grande discrétion, la préfecture de l’Oise a donné son feu vert au projet d’extension malgré l’accumulation d’alertes liées aux pollutions aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) générées par les activités de l’usine.

Écouter aussi Les PFAS, ces polluants éternels qui ont contaminé l’Europe

La dernière date du 13 mars. Dans un courrier que Le Monde a consulté, l’association Générations futures demande à la préfecture de « mettre en œuvre des mesures contraignantes, fortes et efficaces » en réponse aux résultats de sa dernière campagne de mesures dans la rivière Oise. Les concentrations en « polluants éternels » y ont plus que triplé entre les prélèvements effectués en avril 2023 – soit 1 100 nanogrammes par litre (ng/l) – et ceux pratiqués en janvier 2024 (4 128 ng/l) au même point de prélèvement situé au niveau de l’usine chimique. A la suite des premières analyses, l’ONG a déposé une plainte contre X, notamment pour pollution aggravée des eaux.

Dès 2013, des quantités « impressionnantes » de PFAS relevées

L’usine Chemours de Villers-Saint-Paul est l’un des cinq sites producteurs de PFAS implantés en France, avec ceux d’Arkema et de Daikin, dans la « vallée de la chimie » au sud de Lyon, et l’installation de Solvay à Salindres (Gard) et celle de Syensqo à Tavaux (Jura). Elle produit depuis 1996 des PFAS employées dans des mousses anti-incendie et des revêtements antitaches pour les papiers, tapis et textiles.

Dès 2013, une étude réalisée par des chercheurs du laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Agence nationale de sécurité sanitaire relevait des quantités « impressionnantes » (1 204 ng/l) de PFAS dans la rivière Oise en aval du site industriel. Mais il a fallu attendre dix ans et les révélations du Monde dans le cadre du « Forever Pollution Project », en février 2023, pour identifier le site.

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