Publicité

Guerre en Ukraine : Poutine ironise sur la «fuite chaotique» de l'armée ukrainienne d'Avdiïvka

LE POINT SUR LA SITUATION - Le président russe a moqué ce mardi le retrait opéré par les troupes ukrainiennes dans l’Est, évoquant «une fuite au sens propre du terme».

Vladimir Poutine tourne en dérision la retraite des troupes ukrainiennes d’Avdiïvka, les attaques russes se multiplient, l’Élysée confirme la venue d’Emmanuel Macron en Ukraine «d’ici la mi-mars»... Le Figaro fait le point sur les derniers développements de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Poutine ironise sur la «fuite chaotique» de l'armée ukrainienne d'Avdiïvka

Le président russe a moqué mardi la retraite de l'armée ukrainienne de la ville d'Avdiïvka dans l'est de l'Ukraine, abandonnée la semaine dernière par les forces de Kiev après des mois de combats. «Cette fuite chaotique a eu lieu au moment où le commandement des forces armées ukrainiennes a donné l'ordre de se retirer (...) c'était en réalité une fuite au sens propre du terme», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion avec son ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

La Russie revendique avoir repris la tête de pont ukrainienne sur la rive occupée du Dniepr

La Russie a repris la localité de Krynky, tête de pont que l'Ukraine avait bâtie à grand peine durant l'été 2023 dans le sud, sur la rive occupée du Dniepr, a annoncé le ministre russe de la Défense à Vladimir Poutine. «C'est en effet le cas, Krynky a été nettoyée, nous contrôlons de facto toute la rive», a indiqué Sergueï Choïgou, après que le président russe lui a demandé, suite à des images diffusées par les médias russes, de confirmer que cette tête de pont avait été reprise.

Les attaques russes se multiplient sur les fronts Est et Sud

L'armée ukrainienne est actuellement dans une situation «extrêmement difficile» face aux forces russes qui sont à l'offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine après s'être emparées ce week-end de la ville d'Avdiïvka, a reconnu lundi Kiev. «La situation est extrêmement difficile en plusieurs points de la ligne de front, où les troupes russes ont concentré un maximum de réserves. Elles mettent à profit le retard dans l'aide» occidentale à l'Ukraine, a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans son message quotidien. Il a ajouté que son pays manquait d'artillerie et avait autant besoin de défense antiaérienne que d'armes de plus longue portée, estimant par ailleurs que le blocus de la frontière avec la Pologne par des camionneurs et des agriculteurs polonais témoignait de «l'érosion de la solidarité» envers son pays.

Sur le terrain des combats, les soldats russes, qui viennent d'obtenir leur premier gain territorial majeur depuis la prise de Bakhmout en mai 2023 en conquérant Avdiïvka, dans la région orientale de Donetsk, sont passés à l'attaque dans l'est et le sud, a expliqué l'armée ukrainienne. Dans la partie méridionale du front, «l'ennemi a mené 10 tentatives infructueuses contre les positions des forces de défense (ukrainiennes) dans la région (du village) de Robotyné. Ici, la situation est changeante, l'ennemi inflige des tirs nourris», a raconté Dmytro Lykhovy, le porte-parole des militaires ukrainiens dans cette zone.

Dans son compte rendu matinal mardi, l'état-major ukrainien a relevé pas moins de 84 attaques russes enregistrées lors des dernières 24 heures, assurant que toutes ont été «repoussées» par l'armée ukrainienne. Ces attaques interviennent dans la foulée de la prise samedi par les forces de Moscou de la ville d'Avdiïvka, dans la région de Donetsk, à quelques jours du début de la troisième année de guerre depuis l'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février 2022.

Si l'activité russe s'est nettement réduite autour d'Avdiïvka même - 9 attaques relevées -, en revanche 21 attaques ont notamment eu lieu près de Mariïnka, au sud-ouest d'Avdiïvka, 14 dans la zone de Bakhmout (à l’est) et 11 dans la région de Zaporijjia (au sud). Dans la zone d'Avdiïvka, «les Russes se regroupent, ils ont atteint leurs objectifs tactiques» et «ils transféreront probablement des unités vers d'autres secteurs», avait souligné lundi le porte-parole de l'armée ukrainienne Dmytro Lykhovy.

Dans la région de Soumy, située dans le nord-est de l'Ukraine et frontalière de la Russie, cinq civils ont été tués par une frappe russe, a annoncé mardi le commandement Nord de l'armée ukrainienne. «Selon des informations préliminaires, cinq civils ont été tués, une maison privée a été endommagée» dans le village de Nova Sloboda, a-t-il écrit sur Telegram. Cette petite localité est située à une dizaine de kilomètres de la frontière russe. Et la défense aérienne a de son côté annoncé avoir détruit 23 drones explosifs Shahed de conception iranienne, lancés dans la nuit de lundi à mardi par la Russie sur différentes régions d'Ukraine.

Macron ira bien en Ukraine d'ici la mi-mars, pas de «questions sur sa sécurité»

Emmanuel Macron a «bien l'intention de se rendre d'ici la mi-mars» en Ukraine, a souligné lundi 19 février son entourage, alors que les réseaux sociaux russes ont relayé la rumeur d'un projet d'attentat durant la visite. «Il n'y a jamais eu de questions de sécurité dans le calendrier de la visite. Cette question ne s'est jamais posée», assure-t-on à l'AFP dans l'entourage du chef de l'État. Selon une vidéo attribuée à France 24 diffusée sur les réseaux russes, mais dénoncée comme un «fake» par la chaîne, le chef de l'État aurait annulé son voyage après la détection par les «services secrets français» d'un projet «d'assassinat» à son encontre.

Dans la foulée, l'ex-président russe Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro deux du Conseil de sécurité du pays, a ironisé sur la visite qu'Emmanuel Macron a d'abord annoncée pour février, puis d'ici la mi-mars. «Macron semble avoir été si effrayé par un (projet d') assassinat réel ou présumé (..) qu'il a annulé son voyage», s'est-il gaussé dans une rare charge aussi directe contre un dirigeant occidental.

Emmanuel Macron a indiqué vendredi devant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, venu signer un accord bilatéral de sécurité à Paris, qu'il se rendrait «avant la mi-mars» dans son pays. En janvier, il avait parlé d'un déplacement en «février». Le président français a alors dénoncé un «changement de posture» de la Russie envers les Européens et appelé à un «sursaut collectif» de leur part. «Il y a très clairement une volonté d'agression à notre endroit», a-t-il affirmé, en pointant notamment l'intensification des «actions de désinformation et attaques cyber».

La Suède annonce un soutien militaire record à l'Ukraine de 633 millions d'euros

La Suède a annoncé mardi une nouvelle aide militaire record à l'Ukraine sous forme d'équipements d'un montant de 7,1 milliards de couronnes, soit environ 633 millions d'euros, tandis que Kiev est à la peine face à Moscou. «La raison pour laquelle nous continuons à soutenir l'Ukraine est une question d'humanité et de décence. La Russie a déclenché une guerre illégale, non provoquée et indéfendable», a déclaré en conférence de presse le ministre de la Défense, Pål Jonson. La majeure partie de cette aide consiste en des munitions d'artillerie, navires de guerre, armes sous-marines (mines et torpilles), des missiles antichars, grenades et systèmes antiaériens réclamés par Kiev.

Ce paquet d'aide, le quinzième accordé par Stockholm depuis le début de la guerre, intervient à quelques jours de la date symbolique du 24 février, deuxième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. «La situation en Ukraine est difficile», a jugé le ministre suédois de la Défense qui a promis de soutenir Kiev aussi longtemps que nécessaire.

L'aide annoncée par le gouvernement suédois est aussi essentielle pour assurer la sécurité du pays scandinave à long terme, a avancé Mikael Oscarsson du parti chrétien-démocrate (Kristdemokraterna) membre de la coalition gouvernementale, lors de la conférence de presse. «Il y aurait des conséquences directes sur notre sécurité si Poutine gagne» la guerre, a-t-il dit.

La présidence italienne du G7 annonce une réunion virtuelle samedi, avec Zelensky, en soutien à l’Ukraine

La présidence italienne du G7 a annoncé mardi une réunion par vidéoconférence de ses dirigeants samedi consacrée à l'Ukraine, avec la participation prévue du président Volodymyr Zelensky. Cette réunion est la première des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) sous présidence italienne. Elle a été convoquée «à l'occasion du deuxième anniversaire de l'agression russe contre l'Ukraine», précise un communiqué du gouvernement à Rome, au moment où Kiev reconnaît vivre une situation «extrêmement difficile» pour ses forces, privées de munitions et d'aide américaine.

L'Ukraine «indignée» par de nouvelles actions d'agriculteurs polonais

Des agriculteurs polonais ont ouvert deux wagons ukrainiens et déversé des céréales sur le sol pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une concurrence déloyale. «Ukrzaliznytsia est indignée par ces actions des manifestants polonais et appelle à la fin de ces actions illégales», a déclaré la société sur Facebook, ajoutant avoir envoyé une demande en ce sens aux «forces de l'ordre polonaises». Les agriculteurs polonais ont bloqué mardi matin une centaine de routes et les points de passage frontaliers vers l'Ukraine, pour dénoncer notamment les importations agroalimentaires ukrainiennes jugées «incontrôlées» et réclamer une révision des règles européennes.

Au poste-frontière de Medyka, où la route reste bloquée par des manifestants, un groupe d'agriculteurs a brièvement occupé pendant quelques minutes la voie ferrée parallèle, empruntée par des transports de marchandises ukrainiennes, et déversé du blé sur les rails. Il s'agissait d'une cargaison destinée à l'Allemagne, a indiqué Ukrzaliznytsia, assurant «respecter strictement l'interdiction d'importer les céréales en Pologne».

La justice russe maintient en détention le journaliste américain Evan Gershkovich

Un tribunal russe a rejeté mardi l'appel du journaliste américain Evan Gershkovich qui contestait la prolongation de sa détention provisoire jusqu'à fin mars pour «espionnage», des accusations que le reporter, arrêté en mars 2023, rejette. «Le tribunal municipal de Moscou (...) a laissé la décision du tribunal (de première instance) sans changement et rejeté l'appel. Gershkovich reste en détention jusqu'au 30 mars 2024», a indiqué sur Telegram le service de presse des tribunaux moscovites.

Une ressortissante russo-américaine arrêtée pour «trahison» en Russie

Une ressortissante russo-américaine, résidente de Los Angeles, a été arrêtée à Ekaterinbourg, en Russie. «Le service fédéral de sécurité a mis fin, à Ekaterinbourg, aux activités illégales d'une résidente de Los Angeles âgée de 33 ans, détentrice des nationalités russe et américaine», a indiqué le FSB aux médias russes. La jeune femme, qui n'a pas été identifiée, a été arrêtée dans le cadre d'une enquête pour «trahison» par les services de sécurité (FSB), qui l'accusent d'avoir récolté des «fonds au profit d'une organisation ukrainienne, qui les utilisait ensuite pour acheter des moyens médicaux tactiques, des équipements, des armes et des munitions pour les forces armées de l'Ukraine». Une vidéo, diffusée par l'agence d'État Ria Novosti, montre une jeune femme, en doudoune blanche et un bonnet blanc abaissé sur les yeux, être menottée par un agent encagoulé du FSB.

Plusieurs ressortissants américains sont détenus en Russie, notamment le journaliste Evan Gershkovich, arrêté il y a près d'un an pour espionnage, à Ekaterinbourg lui aussi. Il rejette ces accusations, comme ses proches, son employeur, le Wall Street Journal, et le gouvernement américain. Vladimir Poutine a dit vouloir négocier un échange de prisonniers, évoquant le cas d'un homme, condamné pour un assassinat commandité attribué à la Russie, qui est en prison en Allemagne. Gershkovich devrait voir la prolongation de sa détention provisoire confirmée lors d'une audience d'appel mardi à Moscou.

Lavrov fustige les Etats-Unis lors de sa visite à Cuba

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fustigé lundi à La Havane la «domination» et l'«hégémonie» des États-Unis et des pays occidentaux sur l'ordre mondial, au premier jour d'une tournée en Amérique latine qui doit se poursuivre au Venezuela et au Brésil. Ils «veulent préserver leur domination, leur hégémonie et leur diktat» et ont recours pour cela à des moyens qui «n'incluent pas la diplomatie, mais le chantage, les ultimatums, les menaces, l'utilisation de la force militaire et les sanctions», a déclaré le chef de la diplomatie russe lors de sa rencontre avec son homologue cubain, Bruno Rodriguez.

Après une politique d'ouverture initiée par Barack Obama (2009-2017), Donald Trump a durci l'embargo commercial et financier imposé depuis 1962, des mesures à peine remises en cause par son successeur démocrate Joe Biden. De son côté, Moscou fait l'objet de sanctions occidentales renforcées depuis l'offensive contre l'Ukraine en février 2022.


Guerre en Ukraine : Poutine ironise sur la «fuite chaotique» de l'armée ukrainienne d'Avdiïvka

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
340 commentaires
  • Mike

    le

    Et nous on ironise sur sa mission spéciale qui s’est soldée par un échec total , la fuite des troupes russes a l’aéroport de gostomel la où il pensait prendre Kiev , c’est une véritable humiliation pour poutine et son incapacité face aux troupes ukrainiennes depuis 2 ans , une mission qui ne devait durer que quelques jours. Il ferait mieux de se taire

  • Anonyme

    le

    Effectivement de nombreuses vidéos montrent la fuite précipitée des troupes de Kiev. Même le NYT a fait un article sur cette fin chaotique : "Hundreds of Ukrainian Troops Feared Captured or Missing in Chaotic Retreat" (20 février 2024).

  • HarryPotter

    le

    Facile pour Poutine qui a profité du manque de soutien de l'Occident en faveur de l'Ukraine. L'ancien du KGB n'a qu'une idée en tête: la soumission de l'Ukraine. La vie des soldats russes n'a aucune importance dans sa vision de la grande Russie. A dix contre un le combat est inégal.

À lire aussi