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Emmanuel Macron congédie Elisabeth Borne pour relancer son second quinquennat

Le chef de l’Etat s’est séparé de la première ministre, lundi après-midi, sans dévoiler le nom du prochain chef du gouvernement. Un flottement peu commun. Gabriel Attal, ministre de l’éducation nationale, est donné favori.

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Publié le 09 janvier 2024 à 05h07, modifié le 09 janvier 2024 à 11h30

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Elisabeth Borne lors de la lecture définitive, à l'Assemblée nationale, du projet de loi de finances pour 2024, à Paris, le 19 décembre 2023.

Elisabeth Borne est sortie de l’Elysée par une porte discrète, celle réservée aux rendez-vous secrets qui, par les jardins présidentiels, permet d’éviter les assauts de la presse. Ce lundi 8 janvier, émue, la première ministre vient de remettre sa lettre de démission au chef de l’Etat, qui l’a acceptée. Il est un peu plus de 16 heures. Emmanuel Macron s’apprête à recevoir les membres du Conseil constitutionnel pour prononcer ses traditionnels vœux, tandis que la désormais ex-cheffe du gouvernement s’engouffre dans sa berline pour regagner la rue de Varenne.

« Monsieur le président, vous m’avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau premier ministre », écrit-elle dans sa lettre, poursuivant : « Alors qu’il me faut présenter ma démission, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission. » Les mots, empruntés à la missive rédigée par Michel Rocard lors de son départ de Matignon, en 1991, sous le second septennat de François Mitterrand, doivent rappeler les références de gauche de l’ancienne conseillère de Lionel Jospin, qui a fait adopter par le Parlement une loi sur l’immigration présentée par l’extrême droite comme une « victoire idéologique ».

La référence rocardienne signifie aussi que l’ancienne préfète, nommée à Matignon en mai 2022, quitte la Rue de Varenne à contrecœur. « Je me suis fait virer », avait cinglé, devant la presse, Michel Rocard, apôtre de la « deuxième gauche ». « Elle a commencé comme Jospin et finit comme Rocard. C’est un destin », dit, moqueur, un conseiller de l’Elysée.

Deux heures s’étirent sans que rien ne filtre de cet entretien confidentiel entre les deux têtes de l’exécutif. Le sort de la première ministre, absente des vœux au Conseil constitutionnel, ne fait plus de doute. Mais Emmanuel Macron ne dit rien. Il est 18 heures quand le président de la République met fin au suspense et remercie d’un tweet la cheffe du gouvernement, saluant son travail « exemplaire » et vantant son « courage ». « De tout cœur, merci », signe-t-il, illustrant ses mots par une photo le montrant, riant, aux côtés d’Elisabeth Borne.

Tout au long de la soirée, les observateurs cherchent, en vain, la signification politique de ce départ. Elisabeth Borne a traversé des crises et mené à bien la mission confiée par le président de la République, en faisant adopter dans la douleur la réforme des retraites, au printemps 2023, puis la loi relative à l’immigration au mois de décembre suivant, au prix de vives turbulences dans la majorité. Un sacerdoce. Pourquoi la sacrifier ? « Aucune logique institutionnelle n’explique le départ d’Elisabeth Borne », décrypte Jean-Philippe Derosier, spécialiste du droit constitutionnel. « Elle a fait un bon job », concède-t-on à l’Elysée.

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