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Au rayon biscuits du supermarché K-Mart Champs-Elysées (Paris 8e), le 26 octobre.
Guillaume Belvèze pour « Le Monde »

Le boom de la K-food, soft power coréen des papilles

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Publié le 05 novembre 2023 à 20h00, modifié le 06 novembre 2023 à 04h54

Temps de Lecture 7 min. Read in English

Rue de Provence, dans le 9e arrondissement de Paris, non loin de la gare Saint-Lazare. Elles sont trois, venues à l’heure de midi chercher leur petit bout de Corée chez K-Mart, l’épicerie reconnaissable à son logo – un K majuscule orange sur fond gris anthracite. Ouverte en avril, elle est la dernière des cinq adresses parisiennes de l’enseigne coréenne. « On adore, il y a un choix incroyable, on a envie de tout essayer », s’enthousiasme Nina, 19 ans, interrompue par le cri de Célia, autre membre du trio : « Ils ont des tteokbokki ! »

Au supermarché K-Mart Champs-Elysées, à Paris, le 26 octobre 2023.

Agglutinées derrière la vitrine réfrigérée, les étudiantes de BTS dévorent des yeux un sachet contenant des bâtonnets de farine de riz, à cuire dans une sauce rouge épicée à base de piment. « C’est une tuerie, avec un goût à la fois piquant et un peu sucré, explique Kenza. On en prend deux paquets ? Ça part vite. » Ses copines acquiescent.

Un tsunami culturel

Elles sont les dignes représentantes de ces consommateurs de plus en plus nombreux à raffoler des saveurs du hansik, la cuisine coréenne, et en particulier de sa street food. Tteokbokki, donc, mais aussi kimbap (ou gimbap), des rouleaux de riz enrobés d’algue et fourrés à toutes sortes d’ingrédients, bibimbap, un plat mélangeant riz, légumes, œuf et viande marinée, corn dog, un hot-dog sans pain où la saucisse enrobée d’une friture est embrochée sur un bâtonnet, n’ont plus de secret pour une génération biberonnée à la musique K-pop, au cinéma et aux séries (K-dramas) venus du pays du Matin-Calme.

La déferlante est arrivée par les restaurants, elle remplit désormais chariots, poêles ou micro-ondes. En l’espace de quelques années, le nombre de tables coréennes a doublé dans la capitale et en Ile-de-France, pour atteindre près de 300 aujourd’hui, auxquelles s’ajoutent quelque 80 adresses en province. Sans compter les restaurants « chinois » qui, après avoir proposé une cuisine pseudo-japonaise, élargissent désormais leur offre avec des mets coréens. Dans la droite ligne de cet engouement, épiceries et supérettes ouvrent un peu partout.

A Paris, K-Mart et Ace Mart (également cinq supermarchés dans la capitale), qui disposent de leur service en ligne assurant des livraisons dans toute la France, sont les vaisseaux amiraux d’une flottille de petits navires ancrés à Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice ou encore Dijon. Dans ces temples de l’alimentation coréenne (et un peu japonaise), une offre souvent pléthorique de condiments, nouilles, confiseries et boissons fait la joie d’une majorité de vingtenaires, essentiellement des filles, emportée par la Hallyu (mot d’origine chinoise signifiant « vague coréenne »), ce tsunami culturel en provenance de Séoul, arrivé en Europe il y a une dizaine d’années et incarné par le succès planétaire des groupes de musique comme BTS ou Blackpink.

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