« Ce n’est pas seulement la mobilisation politique la plus grande de l’histoire politique de la Pologne. C’est sans aucun doute le plus grand rassemblement politique au monde aujourd’hui », s’est targué Donald Tusk en tête d’un gigantesque cortège blanc et rouge à Varsovie, dimanche 1er octobre. Selon la mairie de la capitale polonaise, dirigée par Rafal Trzaskowski, un proche, membre du même Parti démocrate, près d’un million de personnes ont défilé dans l’après-midi, tandis que le site d’information en ligne Onet évoque de 600 000 à 800 000 participants.
L’ancien premier ministre polonais (de 2007 à 2014) Donald Tusk, à la tête d’une coalition créditée d’environ 28 % aux futures élections législatives du 15 octobre et pilotée par son parti, la Plate-Forme civique (PO), espère que ce tour de force le fera remonter dans les sondages. Un espoir grandissant au vu de la mobilisation, qui dépasse la précédente marche du 4 juin, laquelle avait déjà rassemblé 500 000 personnes dans la capitale et avait permis à la coalition d’atteindre 30 % des intentions de vote.
Dépasser les nationaux conservateurs de Droit et justice (PiS) semble pour autant relever de la gageure. Le parti de Jaroslaw Kaczynski, au pouvoir depuis 2015, mène la course avec 36 % des voix, selon les projections de vote. Tout l’enjeu, pour la coalition libérale, consiste donc à ne pas ravir des suffrages aux deux alliances électorales indispensables pour espérer pouvoir gouverner : Nouvelle Gauche et Troisième Voie, situées autour de 9 % chacune. Sauf que Troisième Voie continue de flirter dangereusement avec le seuil de 8 % requis pour les coalitions afin d’entrer à la Diète, la Chambre basse du Parlement polonais. Ce qui signifierait une victoire quasi assurée du PiS.
Contre le « langage de haine »
Dimanche, les centaines de milliers de personnes qui sillonnaient les plus grandes artères de Varsovie voulaient croire à un changement politique le 15 octobre. « Lorsque Tusk était au pouvoir, on avait l’Etat de droit et les Polonais n’étaient pas montés les uns contre les autres », souligne Krystyna, une retraitée de 65 ans qui habite à Radom, à 100 km au sud de Varsovie. Cette chimiste de formation, un cœur collé sur sa joue, est venue dans un autocar affrété par le parti de Donald Tusk. Elle assure que les volontaires étaient encore plus nombreux qu’il y a quatre mois. « J’ai connu le communisme, mais je n’ai jamais vu un tel langage de haine que celui qu’utilise le PiS », se désole cette Polonaise, qui redoute une sortie de l’Union européenne si l’opposition démocratique ne l’emporte pas.
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