Le taux de commerces vacants à Paris est passé de 10,2 % en 2020 à 10,9 % en 2023. Il n’en fallait pas plus à Emmanuel Grégoire pour conclure que « la vitalité commerciale à Paris est très importante ». Le premier adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme a présenté, mercredi 27 septembre, les premières données du bilan que l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) effectue tous les trois ans sur les commerces vides de la capitale.
Cette légère hausse de 0,7 point de la vacance commerciale parisienne a donc été l’occasion d’un satisfecit, d’autant plus que le chiffre inclut les boutiques en travaux (un quart des commerces vacants), et donc en passe de retrouver un locataire. Mieux encore, cette quasi-stagnation a eu lieu malgré la pandémie de Covid-19 et la crise traversée par les enseignes de mode de moyenne gamme, qui ont connu des faillites en cascade ces trois dernières années.
Paris compte un total de 60 846 commerces, soit 28 commerces pour 1 000 habitants, la plus forte densité commerciale en France, selon l’APUR dont le rapport, fondé sur une enquête menée au mois d’avril, sera finalisé fin novembre.
Ce sont les boutiques de caviste (61 magasins de plus qu’en 2020), de primeur (+ 55), ainsi que les pâtisseries (+ 52), les boulangeries (+ 24), les torréfacteurs (+ 21), les fromageries (+ 13) et les poissonneries (+ 8) qui sont en croissance. Au total, on compte 4 % de commerces de bouche et 3 % de commerces alimentaires bio de plus dans la capitale que lors de la précédente enquête.
« Un âge d’or de la rue de Rivoli »
A l’œuvre depuis 2007, un autre mouvement s’est accéléré : la réduction du nombre d’agences bancaires, d’agences de voyages et d’agences immobilières, dont 20 % ont disparu depuis cette date. Une évolution qui s’explique, selon Olivia Polski, adjointe à la maire de Paris responsable du commerce et de l’artisanat, par « le développement des services dématérialisés, lié aux nouveaux modes de consommation. On relève en parallèle un boom dans les commerces de réparation de vélo ».
De quoi justifier la politique menée par la ville en matière d’urbanisme. « On vit un âge d’or de la rue de Rivoli », s’est félicité M. Grégoire, répliquant aux critiques envers les aménagements destinés à y réduire la place de la voiture. Il s’est appuyé sur une étude de la société américaine de conseil en immobilier JLL montrant que la fréquentation a augmenté dans la fameuse artère de 13 % sur la période 2022-2023 (15 millions de passages) comparée à 2017-2018, tandis que sa vacance commerciale (5,3 %, après être montée à 9,6 % en 2021) a retrouvé ses niveaux d’avant 2020.
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