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TotalEnergies, Intermarché, Système U... Face à l’explosion des prix des carburants, les distributeurs font un geste

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, leur avait demandé ce week-end un «effort de solidarité».

Intermarché, TotalEnergies, Système U, Casino : la plupart des distributeurs de carburant et le groupe pétrolier ont annoncé ces dernières heures des efforts sur leurs marges pour tirer les prix de l’essence et du gasoil à la baisse. Il n'aura pas fallu attendre la réunion organisée ce mardi matin par la ministre de la Transition énergétique pour que les premières annonces affluent. Agnès Pannier-Runacher avait publiquement demandé ce week-end un «effort de solidarité» au secteur sur les prix à la pompe, qui dépasse déjà les deux euros le litre dans certaines stations. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait demandé la semaine dernière à TotalEnergies, qui gère un tiers des stations-service en France, de prolonger ses mesures sur les prix des carburants.

Le pétrolier a officialisé la poursuite de son blocage des prix à 1,99 euro le litre «au-delà de la fin 2023, tant que les prix resteront élevés». Quant aux distributeurs, leurs dirigeants ont annoncé des opérations de vente des carburants «à prix coûtants». Le groupe Casino le fera tous les week-ends, vendredi inclus, du 1er septembre au 22 octobre prochains. Pour Intermarché, ce sera les derniers week-ends de chaque mois. Quant à Système U, aucune précision sur les dates de ses opérations n’a été communiquée pour l’heure.

Les mesures des distributeurs ont été largement saluées par le gouvernement. «Je remercie et Total et Intermarché de prendre leurs responsabilités, et j'attends des autres fournisseurs et distributeurs de carburants» qu'ils suivent cet exemple, a déclaré la ministre sur RMC mardi matin. Système U a emboîté le pas quelques minutes plus tard. Au cours de la réunion avec les fournisseurs de carburants, Agnès Pannier-Runacher a réitéré son «appel à la solidarité,
dans l'intérêt des Français», écrit-elle dans un communiqué de presse publié à la suite de cette entrevue. «Je salue l'esprit de responsabilité qui a prévalu lors de nos échanges. Mon appel a été entendu. De premières annonces ont été faites par les différents acteurs (...). Chacun doit contribuer au combat contre l'inflation», a-t-elle insisté.

Ces réductions de marge sont en revanche «totalement impossibles» dans les stations-service indépendantes, a prévenu un représentant du secteur interrogé sur France Info. «Il faut faire fonctionner les stations-service, payer les factures d'électricité, l'entretien des matériels, donc la vente de carburants aux stations-service sans marge, ce n'est pas possible, ça n'existe pas», a-t-il poursuivi, martelant qu’une station-service indépendante «ne peut pas vendre sans marge». Représentant quelque 6000 stations-service - sur les 11.000 que compte la France, l’organisation professionnelle Mobilians a dit avoir, au cours de la réunion au ministère, «tenu à rappeler que les stations-service indépendantes de carburants réalisent aujourd'hui des marges particulièrement réduites, tout en subissant eux aussi l'inflation». «À l’issue de la réunion, la ministre s'est engagée à travailler avec Mobilians à la pérennisation du maillage des stations-service sur l'ensemble du territoire», rapporte aussi Mobilians.

Pas de ristourne de l'État

Cet «effort» est demandé par le gouvernement alors que l'addition est de plus en plus lourde pour les automobilistes français, en raison d’une flambée des prix du pétrole sur les marchés depuis le début du mois de juillet. Les tarifs à la pompe poursuivent de fait leur très spectaculaire envolée entamée début juillet, d'après les calculs de Fig Data, effectués à partir des données publiques du ministère de la Transition énergétique. Une mauvaise nouvelle qui survient au moment des grandes dépenses de la rentrée scolaire. Et qui n'épargne surtout aucun carburant.

Les marges des distributeurs et des raffineurs que le gouvernement espère voir réduites ne représentent toutefois que quelques centimes d’euros dans le prix du litre d’essence. «L'écart de prix lors de nos opérations à prix coûtant n'est pas bien grand pour le consommateur, un ou deux centimes tout au plus», a déclaré Dominique Schelcher, PDG de Système U, sur France Inter. «Au moment où les prix d'achat sont en train d'augmenter, je rajoute les taxes et je vais moi-même me retrouver à plus de 2 euros le litre», a-t-il ajouté.

La fiscalité pèse pour plus de 60% du prix des carburants en France. C’est pourquoi de plus en plus d’acteurs implorent les pouvoirs publics d’engager une ristourne sur les carburants en baissant les impôts et taxes qui s’appliquent sur ce produit. Mais le gouvernement oppose une fin de non-recevoir. «La ristourne, c'est 12 milliards d'euros pour 10 centimes d'économies. C'est une mesure aveugle et très coûteuse pour un résultat pas hyper probant», a justifié Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur CNews mardi matin.

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122 commentaires
  • anonyme

    le

    Cela en devient risible. L’Etat est le seul acteur de la chaîne à avoir des revenus via les taxes proportionnels au prix. Donc plus le carburant est cher plus il se goinfre !
    Donc c’est à lui de faire un effort qui n’en est même pas un : juste plafonner les taxes au litre. Et quand Veran parle de « mesure aveugle et pas probante », pourquoi ils demandent à TotalEnergies de faire l’effort à leur place ??? Parce que cela leur coûte moins cher c’est tout !
    Scandaleux

  • Calixte

    le

    Effort de solidarité ?
    Coluche à dit un truc très vrai : "la bonne taille, c'est quand les pieds touchent par terre".
    Visiblement, Agnès n'a pas la bonne taille.

  • E.Zebio

    le

    Et l'état qui se goinfre sur le dos des pétroliers, il fait quoi ?

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