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UBS, nouveau colosse d’une place financière suisse fragilisée

Trois mois après la quasi-faillite de Credit Suisse, sa rivale a finalisé son rachat lundi 12 juin. La nouvelle entité pèsera le double du PIB suisse et inquiète les milieux politiques.

Par  (Genève, correspondance)

Publié le 12 juin 2023 à 04h30, modifié le 12 juin 2023 à 09h22

Temps de Lecture 4 min.

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Deux hommes sont assis sous une enseigne du Credit Suisse affichée sur un immeuble à Lugano (Suisse), le 9 juin 2023.

Toujours plus « too big to fail » ? Popularisée lors de la crise financière mondiale de 2008 (subprimes, chute de Lehman Brothers à Wall Street), la formule fait référence à la trentaine d’établissements bancaires globaux dits « systémiques », dont l’écroulement d’un seul entraînerait celui, en cascade, de tout le système financier mondial.

De nouvelles mesures de supervision (comme l’augmentation du ratio de fonds propres en 2010) avaient vu le jour, censées éviter une réédition de ce scénario catastrophe. Il a pourtant failli se reproduire en mars, quand le numéro 2 helvétique du secteur, Credit Suisse, a eu besoin d’une intervention de dernière minute du gouvernement fédéral de Berne pour éviter de sombrer, après des années de scandales financiers à répétition et de prises de risques inconsidérées.

Au terme d’un week-end à l’intensité dramatique rarement vue dans la Confédération − trente-six heures de tractations ininterrompues au Bernerhof, le ministère des finances −, UBS s’était résolue, dimanche 19 mars, à accepter de reprendre dans l’urgence sa concurrente pour la sauver, après d’intenses pressions des autorités suisses.

Réputation fracassée

Montant de la transaction, 3 milliards de francs suisses (3,1 milliards d’euros), une fraction de ce qui restait de la valeur réelle de Credit Suisse malgré sa réputation fracassée. Une excellente affaire pour UBS, « qui s’y préparait en réalité depuis six mois et a surjoué la mauvaise grâce pour mieux se faire prier, note un analyste financier à Zurich. Elle était consciente que la chute de sa rivale pouvait entraîner tout le secteur, mais aussi que les conditions offertes pour s’en emparer étaient presque inespérées ».

L’absorption de Credit Suisse par UBS a été formalisée lundi 12 juin. Elle n’est pas aussi indigeste pour cette dernière qu’il n’y paraissait de premier abord. Car la banque a aussi obtenu de solides garanties face aux risques encourus. Paraphé vendredi 9 juin, un accord avec la Confédération helvétique prévoit un filet de sécurité jusqu’à 9 milliards de francs suisses. Il n’entrera en vigueur seulement lorsque UBS aura couvert les premiers 5 milliards de francs de pertes.

La garantie couvre un portefeuille de 44 milliards de francs d’actifs fragiles, toxiques ou même carrément pourris de Credit Suisse qu’UBS a prévu de liquider, soit 3 % du total des actifs du groupe combiné. Ce « paquet » encombrant se constitue de produits dérivés, de prêts douteux et de produits structurés de la banque d’investissement. « UBS gérera ces actifs de manière prudente et diligente et a l’intention de minimiser les pertes et de maximiser la réalisation de valeur sur ces actifs », a communiqué la banque vendredi auprès de ses investisseurs.

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