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Au Brésil, les baskets Veja tiennent à leur modèle alternatif

Depuis son lancement, en 2004, la marque française de baskets se fournit en coton bio et en caoutchouc sauvage auprès de petits producteurs. Un mode de production auquel Veja tient, malgré une croissance des ventes difficile à suivre.

Par  (Etat du Ceara (Brésil))

Publié le 24 mai 2023 à 05h00, modifié le 24 mai 2023 à 12h07

Temps de Lecture 8 min.

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Depuis 2020, Veja fait fabriquer une partie de ses  baskets chez Aniger, une entreprise brésilienne. Tous les jours, 6 000 paires de la marque française sortent de l’usine de Quixeramobim, dans le Nordeste. Ici, le 11 mai 2023.

Le bicudo ruine les champs de coton d’Anselmo Algaroba. Quinze jours avant la récolte des bourres de duvet blanc, prévue au début de juin, ce producteur brésilien âgé de 73 ans, propriétaire de six hectares à Veneza, au cœur de l’Etat du Ceara, dans le nord-est du Brésil, n’a plus qu’un recours contre le charançon du cotonnier : faute de pouvoir utiliser des pesticides, sa femme, Roseli, et lui cueillent chaque fleur atteinte et séchée à la main, au petit matin, et la brûlent immédiatement pour éviter la propagation des larves qu’elle contient.

A Riacho do Meio, à 150 kilomètres de là, Joao Felix, producteur de coton converti au bio, redoute aussi une attaque. La pluie, qui pourrait laver les plants et noyer les vers, se fait attendre. Et les averses diluviennes de février et de mars ont compliqué les premiers semis de janvier et entravé la levée dans ses champs à la terre sablonneuse. Seuls 60 % des 171 producteurs de sa coopérative, ADEC, sont parvenus à planter à temps. Les rangs des champs de coton de Joao Felix sont peu denses. Et les plants attaqués par le bicudo ne portent plus que quelques fleurs.

Le coléoptère a détruit les plantations brésiliennes de coton dans les années 1980. Et, depuis, les pesticides se sont imposés, partout, dans de grandes exploitations ultramécanisées, comme dans l’Etat du Mato Grosso do Sul.

Ces insecticides ultrapuissants y sont pulvérisés en abondance. D’autant que le pays, quatrième producteur de coton au monde, derrière l’Inde, la Chine et les Etats-Unis, prétend augmenter encore sa production et devenir le premier exportateur de coton en 2023. Au grand dam de tous ceux qui dénoncent les dégâts de cette industrie et l’impact des pesticides sur la santé. « Je me suis souvent retrouvé douché de pesticides », se souvient Juan Felix Dantas, agriculteur âgé de 77 ans, converti à l’agroécologie en 2001.

« Ce poison n’a pas d’avenir »

Dans le Ceara, des centaines de producteurs résistent cependant à la tentation des pesticides ou y renoncent. « Tout le monde sait que ce poison n’a pas d’avenir », estime Anselmo Algaroba. Et, à l’en croire, « le coton bio, ça paie bien ».

Car, en dépit des attaques du bicudo, et du chaos dû à la crise climatique, ces producteurs vivent de leurs terres de coton et se nourrissent des rangs de maïs, de haricots, de patates douces et de sésame plantés à proximité. Dans la ferme de Jardim, près de Taua, la récolte de coton, qui exigera un mois de labeur, devrait « être bonne », juge aussi Francisco-Veloso de Oliveira, producteur bio depuis cinq ans. Sa rémunération est garantie dans le cadre d’un contrat de commerce équitable établi pour plusieurs années, par sa coopérative, l’ADEC, qui rassemble 220 producteurs aux alentours de Taua, et Veja, marque française de baskets.

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