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Guerre en Ukraine : un site de stockage nucléaire évacué après l’incursion armée de combattants en Russie

Les autorités russes ont signalé, lundi, l’« entrée d’un groupe de sabotage et de reconnaissance de l’armée ukrainienne dans le district de Graïvoron » et ont évacué le site de stockage d’armements nucléaires de Belgorod-22. Kiev nie toute implication.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 mai 2023 à 02h39, modifié le 24 mai 2023 à 14h19

Temps de Lecture 4 min.

Dégâts causés par une explosion dans la ville de Belgorod, en Russie, le 20 avril 2023.

L’oblast russe de Belgorod a été la cible, lundi 22 mai, d’une incursion de combattants armés venant d’Ukraine. Pour tenter de repousser cette nouvelle attaque sur son sol, la Russie a décrété un « régime légal de zone d’opération antiterroriste » sur ce territoire et a évacué les civils.

Si d’autres opérations ont eu lieu au cours des dernières semaines dans cette région frontalière, c’est la première à avoir pris une telle ampleur, plusieurs villages ayant été touchés par des obus. Elle illustre aussi la perméabilité des défenses russes.

La Russie a évacué, en urgence, le site de stockage d’armements nucléaires de Belgorod-22 après l’incursion revendiquée par des rebelles russes dans la région, a annoncé Andri Ioussov, porte-parole de la direction principale des renseignements du ministère ukrainien de la défense (GUR), cité par plusieurs organes d’information, dont l’agence Ukrinform et le radiodiffuseur public Suspilne.

La « panique » des autorités russes, qui se traduit également par l’évacuation de civils, est manifeste, a ajouté le porte-parole du GUR, dont les déclarations ne sont pas vérifiables.

« La situation reste extrêmement tendue »

En réaction, le FSB (le service de sécurité russe) a introduit, lundi après-midi, le « régime légal de zone d’opération antiterroriste » dans la région, donnant des pouvoirs accrus aux autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils, ou encore évacuer les populations. Il s’agit d’une première depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a annoncé que les combats avaient fait huit blessés parmi la population, et que les civils quittaient la zone concernée. « La situation reste extrêmement tendue », a-t-il déclaré sur Telegram, ajoutant que les autorités allaient de maison en maison pour avertir la population. « Une grande partie a quitté le territoire concerné, nous aidons avec nos moyens de transport ceux qui n’en ont pas », a-t-il ajouté.

Les localités de Zamostie et de Glotovo ont été attaquées par des combattants, ainsi que le chef-lieu de l’oblast, Graïvoron, selon la même source. « Les forces armées russes, aux côtés des gardes-frontières, de la garde nationale et des services de sécurité, prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer l’ennemi », a-t-il affirmé.

Des actions jamais revendiquées par l’Ukraine

Kiev a démenti, comme elle le fait à chaque fois, toute implication dans ces actions en territoire russe. « L’Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod (…) mais elle n’a rien à voir avec cela », a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.

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Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été pendant ces derniers mois et semaines la cible d’un nombre croissant de sabotages, d’attentats et d’attaques de drones imputés à Kiev. Des actions jamais revendiquées par l’Ukraine, qui préfère évoquer la piste de rebelles russes.

L’opération en cours a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la légion Liberté pour la Russie, un groupe de Russes combattant du côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l’origine d’autres attaques dans la même région.

« Le temps est venu de mettre fin à la dictature du Kremlin », a déclaré dans une vidéo diffusée par cette chaîne un homme qui avait été présenté à l’Agence France-Presse en décembre sous le nom « Caesar », porte-parole du groupe, identifié par des médias comme un ex-néonazi russe passé du côté ukrainien en 2014. Selon la chaîne, le groupe a « complètement libéré » le village de Kozinka et a attaqué une deuxième localité, le chef-lieu de Gaïvoron. Ces affirmations n’étaient pas vérifiables de source indépendante.

« Les combats continuent » à Bakhmout, selon Kiev

Le président russe, Vladimir Poutine, a été informé, a déclaré aux journalistes son porte-parole, Dmitri Peskov, qui a estimé qu’il s’agissait d’une tentative de Kiev de « détourner l’attention » portée à la chute de Bakhmout.

Les forces russes ont revendiqué pendant ce week-end la prise de cette ville dévastée de l’est de l’Ukraine, théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a démenti la perte de Bakhmout, et son armée dit tenir encore une petite zone, tout en continuant une percée sur les flancs russes au nord et au sud de la ville. Toutefois des soldats ukrainiens combattant autour de Bakhmout ont déclaré au Kyiv Independent que les combats à la périphérie de la ville se poursuivaient, mais que l’armée avait en effet perdu le contrôle des dernières rues, jonchées d’immeubles à hauts étages à l’intérieur des limites de la ville. Les forces ukrainiennes défendent désormais des positions dans des zones d’habitation à faible densité à la périphérie de la ville.

Les troupes ukrainiennes sont toujours en mesure d’approcher la ville, mais en raison de l’intensité de l’artillerie de l’armée russe, le déplacement des équipements et des véhicules vers les positions est compliqué, selon Kyiv Independant.

Les contre-attaques ukrainiennes réussies au nord et au sud de Bakhmout ont commencé le 9 mai et se poursuivent, mais n’ont finalement pas suffi à arrêter l’avancée finale de la Russie dans les dernières rues de la ville, ajoute le média ukrainien.

Cette image satellite montre un quartier de Bakhmout entièrement détruit le 15 mai 2023, et ce à quoi il ressemblait en mai 2022, un an auparavant.

« Les combats continuent », a affirmé la vice-ministre ukrainienne de la défense, Hanna Maliar, notamment pour « les hauteurs dominantes au nord et au sud », où l’armée ukrainienne a affirmé avoir repris du terrain aux Russes.

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, a de son côté affirmé que ses hommes, en première ligne, se retireraient d’ici au 1er juin et transféreraient leurs positions aux troupes régulières russes.

Du côté ukrainien, les autorités ont affirmé avoir contré au cours de la nuit des frappes d’une ampleur inédite sur la ville de Dnipro, dans le centre-est du pays, à l’aide de missiles et de drones explosifs. Sept personnes ont été blessées à Dnipro, et sept autres dans sa région, lors de cette attaque réalisée avec des « missiles de différents types » et des drones Shahed de fabrication iranienne, selon l’armée ukrainienne.

Dans la région de Kherson (Sud), un homme de 45 ans a été tué par un éclat d’obus, et des frappes russes dans la région de Donetsk (est) ont fait deux morts, selon les autorités ukrainiennes.

Le Monde avec AFP

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