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Immigration : le gouvernement cherche à s’extirper du piège tendu par Les Républicains

L’exécutif a besoin de la droite pour faire voter sa loi sur l’immigration. Or, Les Républicains ne cessent de durcir le ton, réclamant notamment la suppression de l’aide médicale d’Etat. Jusqu’ici intraitable sur ce sujet, la majorité semble désormais prête à négocier.

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Publié le 23 mai 2023 à 00h03, modifié le 23 mai 2023 à 09h15

Temps de Lecture 4 min.

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La première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’Assemblée nationale, le 16 mai 2023.

Qui piégera l’autre ? Au lendemain de l’offensive du parti Les Républicains (LR), dans Le Journal du dimanche (JDD) du 21 mai, qui présente des idées radicales pour « reprendre le contrôle » d’une immigration « de masse », l’exécutif tente de masquer son trouble. Dans un entretien à trois voix, Eric Ciotti, patron du parti LR, Bruno Retailleau, président du groupe de sénateurs du parti de droite, et Olivier Marleix, chef de file des députés LR, détaillent ensemble deux futures propositions de loi, dont une révision constitutionnelle : référendum ouvert à la politique migratoire, dérogation au droit européen, rétablissement du délit de séjour clandestin…

Une initiative visant à couper l’herbe sous le pied d’Emmanuel Macron, dont le projet de loi sur l’immigration a été ajourné puis ressuscité à sept reprises. Le tout, accompagné d’une menace, présentée par Olivier Marleix : celle du dépôt d’« une motion de censure » à l’Assemblée nationale si le gouvernement tentait de faire passer « un texte laxiste », en ayant recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote. Or, pour l’adoption de son futur projet de loi au Parlement, le gouvernement a besoin de la droite, qui reste un partenaire essentiel pour obtenir un compromis.

Deux mois après avoir réchappé à la censure à l’Assemblée nationale, le gouvernement d’Elisabeth Borne est pris à son propre jeu. Le 26 avril, la première ministre avait reporté le projet de loi immigration en ciblant les responsables LR, accusés d’être incapables de « dégager une ligne commune entre le Sénat et l’Assemblée ». Manière d’insister sur le désordre idéologique qui règne au sein d’un parti éprouvé par les batailles internes sur les retraites.

Un allié récalcitrant

Depuis la fin mars, le projet de loi gouvernemental était suspendu, après avoir été durci en commission des lois du Sénat. Le président du Palais du Luxembourg, Gérard Larcher, avait lui-même demandé au président de la République et à la première ministre de ne pas l’inscrire à l’ordre du jour, redoutant un nouveau psychodrame au sein des LR après celui des retraites… Une aubaine pour Matignon, où l’on jugeait « effrayant » ce texte remanié par les sénateurs, qui supprimait notamment l’aide médicale d’Etat (AME), créée sous Lionel Jospin, pour permettre aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La loi immigration finalement remise sur le métier

Lorsque, le 9 mai, Elisabeth Borne annonce qu’un projet de loi sera finalement prêt dès juillet, en confiant les concertations au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, la majorité croit détenir la clé pour piéger l’allié récalcitrant LR : jouer l’opinion publique contre les élus de droite, qui devront justifier devant leurs électeurs tout rejet de mesures contre l’immigration illégale.

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