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A trader inspects diamonds at a diamond market in Surat, Gujarat, India, on Tuesday, April 12, 2022. Russias invasion of Ukraine is fracturing a billion-dollar trade that spans the permafrost-laden diamond mines of Siberia, secretive trade houses in Antwerp, dusty polishing powerhouses in India and New Yorks glittering designer jewelry stores. Photographer: Dhiraj Singh/Bloomberg via Getty Images
Dhiraj Singh/Bloomberg via Getty Images

En Inde, l’industrie du diamant, mise à terre par la guerre en Ukraine, cherche à s’adapter

Par  (Surate (Inde), envoyée spéciale)
Publié le 19 avril 2023 à 18h00, modifié le 19 avril 2023 à 18h00

Temps de Lecture 7 min. Read in English

Seuls les vélos et les deux-roues parviennent agilement à se frayer un chemin dans la fourmilière humaine de Mahidharpura Road, cœur battant du commerce de diamant à Surate (Gujarat), dans l’ouest de l’Inde. Chaque jour, des milliers d’hommes en chemisette affluent sur cette artère pour y vendre et y acheter des pierres précieuses. La foule déborde jusque dans les rues adjacentes.

Les tradeurs, installés pieds nus sur des coussins le long du trottoir, examinent, à l’œil nu ou à la loupe, les diamants bruts et les joyaux finement taillés. Dans leur poche de pantalon, des dizaines de pierres précieuses scintillantes sont emballées dans de simples feuilles de papier. Quelque 90 % des diamants dans le monde sont taillés en Inde, ce qui vaut à Surate le titre de capitale du diamant.

En dépit de ce bouillonnement apparent, l’industrie indienne traverse une passe difficile. Faute d’activité, Mahidharpura Road, qui grouillait d’ordinaire de monde jusqu’à 21 h 30, se vide désormais dès 18 h 30. Les tailleurs et les tradeurs sont contraints de rentrer chez eux plus tôt. « Nous sommes confrontés à une pénurie de pierres brutes à laquelle s’ajoute une faible demande », résume Amar Singh Rathore, qui négocie les prix des gemmes le long du trottoir. En cause : les sanctions imposées par les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux contre le plus gros extracteur de diamants au monde, le groupe étatique russe Alrosa.

Chute des importations de pierres brutes

New Delhi, allié historique de la Russie et partenaire de l’Occident, n’impose aucune sanction à Moscou. Mais la suspension des banques russes du réseau interbancaire Swift complique l’achat de pierres. Avant la guerre en Ukraine, on estime que 95 % des diamants russes étaient polis en Inde. Désormais, ils arrivent au compte-gouttes. « Au début de la guerre, certains paiements passaient encore, mais cela est de moins en moins le cas », déclare Vipul Shah, le président du Gem & Jewellery Export Promotion Council (GJEPC).

Les banques des commerçants soit ne peuvent pas, soit sont réticentes à financer les paiements de diamants russes, en raison des sanctions occidentales visant Moscou. Les importations de pierres brutes ont ainsi baissé de plus de 7 % entre avril 2022 et février 2023, en dollars. En volume (carats), elles ont dégringolé de plus de 21 %. Les exportations indiennes de diamants ont baissé de près de 30 %, en dollars, en janvier dernier, par rapport à janvier 2022.

Au moins 15 000 tailleurs et polisseurs de pierres ont déjà perdu leur emploi depuis le mois de février 2022 dans le Gujarat. Dans cet Etat, fief politique du premier ministre indien, Narendra Modi, et plaque tournante du diamant, cette industrie emploie entre 500 000 et 1 million de personnes. La plupart des licenciements sont consignés à la main dans des carnets entreposés dans le bureau de Bhavesh Tank, vice-président du syndicat des travailleurs du diamant dans le Gujarat.

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