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La crise des retraites signe la fin du « macronisme originel »

Une partie des électeurs du président de la République commence à douter de ses capacités à sortir par le haut de la situation actuelle. Ils déplorent la disparition du Macron de 2017, avec son élan réformateur et sa faculté à dépasser les clivages.

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Publié le 28 mars 2023 à 05h41, modifié le 28 mars 2023 à 08h43

Temps de Lecture 4 min.

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Le président de la République, Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée, à Paris, le 24 mars 2023.

Septembre 2022. Emmanuel Macron est réélu depuis plusieurs mois, mais son quinquennat n’est toujours pas lancé. Sa majorité a passé l’été à dénicher des voies de passage pour endiguer la baisse du pouvoir d’achat, ses ministres parlent de sobriété à l’approche de l’hiver, mais personne ne sait vraiment ce que le président réélu, à part gérer des crises, veut faire de son quinquennat. Un de ses conseillers, entre deux cafés à proximité de l’Elysée, lève la main et mime un bombardement ou une attaque en piqué. « La réforme des retraites, elle va débouler, entrer dans l’atmosphère comme ça… » Comme si la principale proposition de la campagne présidentielle de M. Macron allait nettoyer le paysage politique, dissiper les doutes et le brouillard qui planent sur ce second mandat.

Printemps 2023, la réforme des retraites a bien « déboulé ». Mais elle n’a pas remis le macronisme en marche, ni dénoué le fil de ce quinquennat. La situation sociale et politique est à la fois paralysée, avec une dixième journée de mobilisation, mardi 28 mars, et inflammable, avec des affrontements de plus en plus violents entre les forces de l’ordre et certains opposants.

Telle une bombe à fragmentation, la réforme a surtout pulvérisé les derniers espoirs du « macronisme originel », pour reprendre l’expression de Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale (2018-2022). Le Macron de 2017 rêvait d’une réforme systémique des retraites ; celui de 2022 cale sur une réforme paramétrique et budgétaire. L’ancien ministre de l’économie promettait de la disruption en allant chercher les femmes et les hommes de bonne volonté de tous les horizons politiques ; il échoue depuis des semaines à convaincre une quarantaine de députés de droite de voter sa réforme et se retrouve face à un Hémicycle fragmenté. Le candidat de 2017 noircissait des pages de son livre-programme Révolution (XO Editions, 2016) pour redonner espoir aux déçus des « anciens partis », aux jeunes, aux abstentionnistes ; le voilà contraint de se raccrocher à la Constitution pour utiliser l’article 49.3 dans un acte vertical…

« Immaturité du pouvoir »

Comme si la réforme des retraites avait officialisé la banalisation du macronisme, déjà perceptible lors du premier quinquennat avec la droitisation assumée au moment des élections européennes de 2019. « J’ai cru au projet macronien du dépassement en 2017 car cela arrivait après une alternance droite-gauche ratée, se remémore Jean Garrigues, historien et président du Comité d’histoire parlementaire et politique. On pouvait à ce moment-là croire dans l’émergence d’une culture du compromis. Ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé, encore moins en 2022, alors que la situation politique l’exigeait. Il y a une immaturité du pouvoir et du personnel politique dans son ensemble. »

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