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Le royaume désenchanté de Disney : crise de gouvernance et parcours boursier calamiteux

Le fonds activiste de Nelson Peltz, Trian, a acquis pour 900 millions de dollars d’actions du groupe de divertissement et réclame un siège au conseil d’administration.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 18 janvier 2023 à 22h54, modifié le 19 janvier 2023 à 14h16

Temps de Lecture 3 min.

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« Restaurer la magie chez Disney » : tel est le titre de la présentation au vitriol de 32 pages publiée par le fonds activiste de Nelson Peltz, Trian, qui a acquis pour 900 millions de dollars (834 millions d’euros) d’actions Disney et réclame un siège au conseil d’administration. A 80 ans, M. Peltz, dont la fortune est estimée à 1,4 milliard de dollars, a bien des arguments à faire valoir : Disney, qui ne distribue plus de dividendes depuis deux ans, a tout d’un royaume désenchanté.

L’entreprise (82 milliards de dollars de chiffre d’affaires) a un parcours boursier calamiteux, avec une action divisée par deux en deux ans et qui n’a pas progressé depuis 2015 – l’indice S&P 500 a bondi de moitié sur la période. Disney a multiplié, selon M. Peltz, les erreurs stratégiques : d’abord, il a acheté, en 2019, deux fois et demie trop cher les activités médias de Fox (26 fois la rentabilité, contre 12 fois dans le secteur) pour un montant de 70 milliards de dollars. Il s’est lancé dans le streaming lors de la pandémie de Covid-19, avec sa chaîne Disney+, pour concurrencer Netflix, mais elle n’en finit pas de perdre de l’argent (11,3 milliards de dollars cumulés, la moitié de ce qu’a, par exemple, perdu Meta-Facebook dans le métavers).

Il sauve la face grâce aux revenus provenant de sa vache à lait, les parcs d’attractions de Floride et de Los Angeles, fermés pendant la crise sanitaire, mais dont l’entrée et les hôtels sont désormais facturés une fortune au consommateur américain. M. Peltz estime que cette politique de hausse des prix n’est pas tenable. D’ailleurs, les marges baissent. Les coûts de l’entreprise ne sont pas tenus : ils progressent plus vite que son chiffre d’affaires. Tous ces éléments font que le bénéfice par action a été divisé par deux en quatre ans, tandis que le cash-flow disponible a été divisé par près de neuf, passant de 9,8 milliards à 1,1 milliard entre 2018 et 2022, accuse Nelson Peltz.

Des rémunérations extravagantes

S’y ajoute une crise de gouvernance majeure : la firme a été incapable de préparer la succession de Bob Iger (2005-2020), qui a été prolongé à cinq reprises lors de la dernière décennie, pour laisser la place, en février 2020, à Bob Chapek. Celui-ci s’est empêtré dans la querelle sur la loi de Floride interdisant l’enseignement sexuel et de genre à l’école jusqu’à l’équivalent du CE2, baptisée « Don’t say gay » (« Ne parlez pas des gays »).

Sous la pression de ses salariés, il a finalement condamné la loi, et le gouverneur de Floride, en riposte, a révoqué les avantages fiscaux de Disney dans son parc d’attractions d’Orlando. Incapable de redresser son entreprise, M. Chapek a brutalement été renvoyé à l’automne 2022, remplacé par son prédécesseur, M. Iger, qui revient à l’âge de 71 ans.

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