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Corée du Nord et Iran pour la Russie, Pakistan pour l’Ukraine : Moscou et Kiev se tournent vers des fournisseurs d’armes inattendus

Les deux belligérants livrent un intense combat d’artillerie qui les oblige à chercher de nouvelles sources d’approvisionnement. La Russie achète des munitions à Pyongyang et des drones à Téhéran, tandis que l’Ukraine a trouvé auprès d’Islamabad de quoi alimenter ses armes issues de l’époque soviétique.

Par  (avec Jacques Follorou)

Publié le 07 septembre 2022 à 05h36, modifié le 07 septembre 2022 à 09h40

Temps de Lecture 4 min.

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Un tank ukrainien endommagé dans la contre-offensive de Kherson (Ukraine), le 30 août 2022.

C’est une conséquence inattendue de la guerre dite « de haute intensité » à laquelle se livrent les Russes et les Ukrainiens depuis le 24 février et le déclenchement de l’« opération militaire spéciale » par Vladimir Poutine. Engagés dans un combat d’attrition comme l’Europe n’en a pas connu depuis la seconde guerre mondiale, Moscou et Kiev sont confrontés à la menace de pénurie de certains matériels et n’hésitent plus, selon les militaires et les services de renseignement occidentaux, à faire appel à des pays comme la Corée du Nord, l’Iran ou le Pakistan pour reconstituer leurs arsenaux.

Selon des informations déclassifiées par Washington et révélées mardi 6 septembre par le New York Times, la Russie serait ainsi « en train de se procurer des millions de roquettes et d’obus d’artillerie » auprès de la Corée du Nord pour approvisionner ses troupes en Ukraine, a indiqué un responsable américain. Si aucune preuve ni détail n’ont été donnés sur les matériels fournis, Pyongyang possède la capacité de produire des obus de 152 mm, un des calibres utilisés par les forces russes, ainsi que des projectiles pour les lance-roquettes multiples TOS-1, dont la présence sur le front ukrainien est documentée.

Mi-juillet, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, avait également assuré que Washington disposait d’informations indiquant que Téhéran « se prépar[ait] à fournir à la Russie jusqu’à plusieurs centaines de drones, dans un délai accéléré ». « Des avions de transport russes ont embarqué des drones sur un aérodrome en Iran et ont volé ensuite vers la Russie durant plusieurs jours en août », a confirmé le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, le 30 août.

A écouter les experts militaires, les engins expédiés par Téhéran pourraient être des drones d’attaque au sol, notamment le Shahed-129, un engin qui peut voler jusqu’à vingt-quatre heures d’affilée et est considéré comme un concurrent du Predator américain, ou le Mohajer-6, un plus petit objet volant, capable d’emporter jusqu’à quatre munitions. Selon le ministère américain de la défense, ces drones n’auraient néanmoins pas encore été envoyés sur le front et connaîtraient de « nombreuses pannes », que les Russes tenteraient de résoudre. De fait, aucune image n’a pour l’instant montré ces matériels en action au-dessus du sol ukrainien.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Ukraine, les drones, arme déterminante et défi technologique

« Beaucoup de choses ne sont pas rendues publiques »

L’armée russe n’est pas la seule à recourir à des approvisionnements déroutants. Selon des documents diffusés le 30 août par le site ukrainien @UAWeapons, qui traque les armes utilisées sur le front par les deux belligérants, les forces de Kiev tirent aujourd’hui sur les Russes avec des obus de fabrication pakistanaise. Des images et vidéos récupérées sur le front et diffusées sur les réseaux sociaux montrent ainsi des soldats ukrainiens manipulant des projectiles de 122 mm portant l’inscription Pakistan Ordnance Factories (POF), qui n’est autre que le principal fabricant d’armes d’Islamabad.

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