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Brittney Griner, basketteuse américaine, condamnée à neuf ans de prison en Russie

Arrêtée en février à l’aéroport de Moscou avec du liquide de vapoteuse à base de cannabis, la star américaine du basket féminin a été condamnée pour possession et trafic de drogue. Elle va faire appel de la décision, ont annoncé ses avocats.

Le Monde avec AFP

Publié le 04 août 2022 à 17h30, modifié le 05 août 2022 à 08h28

Temps de Lecture 3 min.

La joueuse de basketball américaine Brittney Griner, accusée de possession illégale de cannabis, arrive à une audience au tribunal de Khimki, près de Moscou, le 4 août 2022.

La star américaine du basket féminin Brittney Griner, détenue en Russie, a été condamnée, jeudi 4 août, à neuf ans de prison pour possession et trafic de drogue, a annoncé le tribunal de Khimki, près de Moscou. Il s’agit quasiment de la peine maximale possible pour ce crime, fixée à dix ans de prison. Brittney Griner va faire appel de cette décision « insensée », ont annoncé ses avocats dans la foulée.

« Le tribunal a reconnu la prévenue coupable » de possession illégale et de trafic d’une « quantité importante » de drogue, a déclaré la juge Anna Sotnikova. Héritage de l’Union soviétique, la plupart des peines d’emprisonnement en Russie sont effectuées dans des camps pénitentiaires situés parfois loin de tout. Le travail des détenus, habituellement dans des ateliers de couture ou de fabrication de meubles, y est souvent obligatoire.

La peine est légèrement inférieure aux neuf ans et demi de prison requis par le procureur, qui avait également demandé une amende. « C’est inacceptable et je demande à la Russie de la libérer immédiatement afin qu’elle puisse retrouver sa femme, ses proches et ses coéquipières », a exhorté le président américain, Joe Biden, dans un communiqué.

Arrêtée avec du liquide de vapoteuse à base de cannabis

La Ligue professionnelle féminine nord-américaine de basket (WNBA) a dénoncé, à son tour, une condamnation « injuste et regrettable ». « Le verdict (…) était prévisible, et Brittney reste détenue à tort. L’engagement de la WNBA en faveur de son retour en toute sécurité n’a pas faibli et nous espérons que se rapproche la fin de ce processus visant à ramener définitivement Brittney Griner aux Etats-Unis », a écrit l’instance dans un communiqué conjoint avec la NBA.

La basketteuse des Phoenix Mercury était venue en Russie pour jouer pendant l’intersaison américaine, une pratique courante pour les joueuses de la WNBA, qui gagnent souvent mieux leur vie à l’étranger qu’aux Etats-Unis. Elle avait été arrêtée à l’aéroport Cheremetievo de Moscou avec du liquide de vapoteuse à base de cannabis.

Elle a reconnu avoir été en possession de cette substance, affirmant toutefois l’avoir apportée en Russie par erreur. Elle a surtout démenti tout trafic, soulignant que cette faible quantité de substance n’était que pour sa consommation personnelle, à des fins analgésiques, car elle souffre de douleurs chroniques, comme de nombreux sportifs. Le procureur a, lui, assuré qu’elle avait sciemment essayé de « cacher » aux douaniers le liquide à base de cannabis.

Lors de l’audience, la basketteuse avait reconnu avoir fait « une erreur de bonne foi », ajoutant : « J’espère que votre décision ne mettra pas fin à ma vie. » Agée de 31 ans, Griner est considérée comme l’une des meilleures basketteuses du monde. Depuis le début du procès, elle est apparue concentrée, répondant aux questions de la cour avec calme et précision.

Echange de prisonniers

Jeudi, elle a été une nouvelle fois amenée menottée à la salle d’audience, vêtue d’un t-shirt gris, avant d’être placée dans la cage à barreaux réservée aux prévenus. Avant le début de l’audience, elle a brandi devant les journalistes une photo d’elle entourée de ses coéquipières de basket en Russie.

Depuis son arrestation en février, quelques jours avant l’offensive russe en Ukraine, la double championne olympique est plongée dans la crise géopolitique qui oppose la Russie aux Etats-Unis. Son procès s’est accéléré ces derniers jours, alors que les deux pays négocient un échange de prisonniers dont la joueuse pourrait faire partie, Washington affirmant avoir récemment fait une offre « importante » à Moscou.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, ont eu leurs premières discussions depuis le début de l’offensive de Moscou en Ukraine. M. Blinken dit avoir pressé son homologue d’accepter l’offre de Washington à Moscou pour obtenir la libération de Brittney Griner et d’un autre Américain détenu en Russie, Paul Whelan, qui purge une peine de seize ans de prison pour espionnage.

La condamnation de la joueuse de basket ouvre la voie à un possible échange de prisonniers. La Maison Blanche a à nouveau « exhorté » jeudi la Russie à accepter son « offre sérieuse ». « Nous avons fait une offre d’importance pour la ramener, ainsi que Paul Whelan, à la maison. Nous exhortons la Russie à accepter cette proposition », a déclaré la porte-parole de la présidence, Karine Jean-Pierre, en dénonçant la « détention abusive » de la star du basket féminin.

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Selon plusieurs médias américains, il s’agirait d’échanger un célèbre trafiquant d’armes russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout, contre Brittney Griner et Paul Whelan. M. Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de vingt-cinq ans de prison aux Etats-Unis, est surnommé le « marchand de mort ». Son parcours hors du commun a été l’une des inspirations du film Lord of War, dans lequel Nicolas Cage joue un trafiquant d’armes des plus cyniques.

Le Monde avec AFP

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