Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Nancy Pelosi fraîchement reçue à Tokyo et Séoul, embarrassés par les conséquences de sa visite à Taïwan

Le Japon et la Corée du Sud, les deux principaux alliés des Etats-Unis en Asie de l’Est, s’inquiètent de la crise créée par la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 05 août 2022 à 05h09, modifié le 05 août 2022 à 14h29

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

La présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis Nancy Pelosi visite la zone de sécurité démilitarisée séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 4 août 2022.

L’atmosphère entourant la visite, vendredi 5 août, au Japon, de Nancy Pelosi est à l’image du ciel de Tokyo : orageuse. Après un passage dans une Corée du Sud défiante, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis fait escale dans un Archipel inquiet, voire mécontent. Le Japon est l’ultime étape d’une tournée asiatique marquée par une visite à Taïwan qui embarrasse les deux premiers alliés des Américains en Asie de l’Est, réticents à fâcher leur voisin chinois.

La question a dominé le petit-déjeuner pris par Mme Pelosi avec le premier ministre nippon, Fumio Kishida, et son entretien avec le président de la Chambre basse du Parlement, Hiroyuki Hosoda, au moment où la Chine, furieuse, mène jusqu’au 7 août des manœuvres militaires à munitions réelles autour de Taïwan. « Ils n’isoleront pas Taïwan en nous empêchant de nous y rendre, a assuré la représentante américaine lors d’une conférence de presse à Tokyo.

Ces exercices chinois visant à punir Taipei, ciblent aussi Washington et Tokyo. Les manœuvres empiètent sur la zone économique exclusive du Japon, où Pékin n’a pas hésité à tirer une salve de missiles. M. Kishida a qualifié ce geste de « sérieux problème qui affecte notre sécurité nationale et celle de nos citoyens » et a appelé à l’arrêt immédiat des exercices.

Officiellement, selon le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuo, le Japon « n’est pas en position de commenter » la visite taïwanaise de Nancy Pelosi. Mais, selon des sources diplomatiques, « si nous avions pu donner notre avis, nous aurions dit que ce n’était pas une bonne idée ». Une remarque qui sous-entend que l’Archipel n’a pas été consulté sur la visite de la responsable américaine.

La réaction chinoise confirme la difficulté pour le Japon de rester en dehors d’un éventuel conflit autour de Taïwan. « Les Américains ont mobilisé des moyens maritimes et aériens de leurs bases du Japon, notamment à Okinawa, pour assurer la sécurité de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan. De ce fait, en cas de conflit, le Japon ne serait pas épargné par des missiles chinois », note Tetsuo Kotani, spécialiste des questions de sécurité à l’université Meikai.

Ambiguïté du gouvernement japonais

A cette inquiétude sécuritaire s’ajoute celle pour l’économie. Les manœuvres en cours montrent que la Chine peut imposer un blocus de Taïwan. Les autorités japonaises ont dû demander aux pêcheurs des îles Sakishima – dont Yonaguni, à une centaine de kilomètres à l’est des côtes taïwanaises – à éviter les sorties. Le trafic maritime et aérien est arrêté ou détourné autour de Taïwan le temps des exercices. Or, ajoute le professeur Kotani, « ce genre d’exercice massif pourrait devenir une routine au cours des prochaines années ».

Il vous reste 56.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.