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Ayman Al-Zawahiri, une vie entière vouée au djihad

Le chef d’Al-Qaida, tué dans une frappe de drone américain, annoncée, lundi, par Joe Biden, était sorti de l’ombre après les attentats du 11-Septembre. Des Frères musulmans à « la base », son parcours épouse toutes les mutations du djihadisme contemporain.

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Publié le 02 août 2022 à 06h55, modifié le 02 août 2022 à 15h08

Temps de Lecture 11 min.

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Ayman Al-Zawahiri, sur une vidéo diffusée par Al-Qaida, le 8 juin 2011.

Ayman Al-Zawahiri est la figure de l’islam radical et djihadiste ayant connu la plus grande longévité, jusqu’à sa mort, annoncée, lundi 1er août (mardi 2 août en France), par le président américain Joe Biden. Sa vie recouvre, à elle seule, toutes les mutations du djihadisme contemporain, de son essor, en Egypte, dans les années 1970, jusqu’au triomphe des talibans, de retour au pouvoir à Kaboul depuis août 2021. C’est là que vivait le chef d’Al-Qaida, tué, le 31 juillet, à l'âge de 71 ans, dans une frappe de drone américain, sur la demeure où il résidait, sous la protection de ses hôtes afghans.

« De toutes les figures de la mouvance djihadiste internationale, c’est l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri qui illustre le mieux l’histoire de l’islamisme radical sunnite contemporain, écrit le chercheur Stéphane Lacroix, spécialiste des mouvements islamistes, dans Al-Qaida dans le texte (PUF, 2008). Trente ans durant il va, d’Egypte, d’Afghanistan, du Soudan – entre autres –, poursuivre un unique objectif », instaurer le règne de l’islam en Egypte, avant de donner, par « un revirement spectaculaire », la priorité à la lutte contre les Etats-Unis et l’Occident chrétien, accusés de faire la guerre à l’Islam.

Diplômé de médecine à 23 ans

Ayman Al-Zawahiri est issu d’une lignée de religieux, faisant de lui un rejeton de l’aristocratie islamiste. Il est né en 1951, au Caire, au sein d’une famille de la bourgeoisie sunnite, dont l’ascendance est doublement riche en hommes de religion engagés auprès de la confrérie des Frères musulmans, depuis sa fondation, par l’instituteur Hassan Al-Banna, en 1928, à Ismaïlia, au bord du canal de Suez. Son grand-oncle paternel était imam de la prestigieuse université religieuse Al-Azhar, tandis que son grand-père maternel, un religieux, était, entre autres, le fondateur de l’université du Roi-Saoud, à Riyad, en Arabie saoudite, où se sont réfugiés nombre de Frères musulmans après le début de la répression menée contre eux par le régime de Gamal Abdel Nasser, en 1954. Elève et étudiant brillant− il décroche son diplôme de médecine à l’âge de 23 ans –, plutôt réservé et pieux, Ayman Al-Zawahiri entre en politique dès l’adolescence.

En 1966, il rejoint une cellule clandestine des Frères musulmans et se fixe un objectif : le renversement du régime. La date n’est pas indifférente. Elle correspond à la condamnation à mort et à l’exécution du penseur fondamentaliste égyptien Sayyid Qutb, généralement considéré, avec le Pakistanais Abu Ala Al-Maududi, comme l’inspirateur des mouvements djihadistes sunnites. Qutb a théorisé la violence comme réponse à la répression impitoyable et aux tortures que subissent les Frères musulmans – et lui-même – dans les prisons du régime nassérien.

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