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Face aux menaces de la Russie, les Etats membres de l’UE s’entendent pour réduire de 15 % leur consommation de gaz

En cas de pénurie, cet objectif deviendrait contraignant. Mais plusieurs pays ont négocié des dérogations.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 26 juillet 2022 à 20h56, modifié le 27 juillet 2022 à 14h20

Temps de Lecture 4 min.

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La commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, lors de la réunion d’urgence des ministres européens de l’énergie, à Bruxelles, le 26 juillet 2022.

Rester unis face à Vladimir Poutine. Ne pas lui donner la satisfaction d’apparaître divisés, alors que Moscou joue avec leurs nerfs, en ouvrant et refermant, tour à tour, le robinet du gaz. Mardi 26 juillet, les Vingt-Sept ont réussi à ne pas s’étriper, alors que leurs ministres de l’énergie se réunissaient à Bruxelles pour parler du sujet hautement inflammable de la sécurité énergétique. Mieux, ils sont parvenus à s’entendre pour réduire de façon coordonnée leur consommation de gaz, afin de remplir leurs stocks au maximum et de mieux se préparer à un hiver sans hydrocarbure russe.

Cet accord prévoit un dispositif à double détente. Tout d’abord, entre le 1er août et le 31 mars 2023, chaque Etat membre devra faire son possible pour réduire d’au moins 15 % sa consommation de gaz par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur cette même période. Dans un second temps, en cas de grave pénurie, l’état d’alerte pourra être déclenché sur décision des Etats membres (à la majorité qualifiée) et cet objectif deviendra contraignant, afin que puisse s’enclencher un mécanisme de solidarité entre les Vingt-Sept.

Voilà pour le cadre général, qui correspond peu ou prou à celui qu’avait dessiné la Commission, le 20 juillet, lorsqu’elle avait présenté son plan de bataille pour un hiver sans gaz russe. Pour le reste, les Vingt-Sept ont largement amendé et quelque peu affaibli le projet de Bruxelles, en multipliant les dérogations.

Des livraisons russes déjà en baisse

En un temps record, moins d’une semaine, « l’Union européenne [UE] a pris une mesure décisive pour faire face à la menace d’une interruption totale des livraisons de gaz par Poutine », a néanmoins salué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, mardi. De fait, cet accord, même imparfait, pose les bases d’une action coordonnée entre les Vingt-Sept dans un domaine – l’énergie – qui relève de la stricte souveraineté nationale et sur lequel les Etats membres veillent jalousement.

A sa manière, Gazprom les a aidés à s’entendre, en annonçant, lundi, qu’il réduirait, dès mercredi, ses livraisons via le gazoduc Nord Stream. Après dix jours de maintenance, celui-ci avait repris un service réduit le 21 juillet. « Un jour, Gazprom accroît ses livraisons, l’autre, il les réduit. Ce faisant, Moscou essaie de nous diviser, il n’y arrivera pas », a commenté Claude Turmes, le ministre de l’énergie luxembourgeois.

Malgré ces à-coups dignes d’un supplice chinois, la tendance est clairement à la baisse. Depuis le 24 février et l’invasion de l’Ukraine, la Russie n’a eu de cesse de réduire ses livraisons de gaz aux Vingt-Sept, alimentant au passage une flambée des prix qui lui permet de continuer à financer sa guerre, tout en rationnant les alliés européens de Kiev : elles représentent aujourd’hui moins du tiers de ce qu’elles étaient alors. La Pologne, la Bulgarie, la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark en sont déjà privés quand la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, la République tchèque et la Slovaquie ont vu leurs approvisionnements largement réduits.

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