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La Turquie lève son veto sur l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN

Dans un mémorandum, les deux pays affirment que le PKK kurde est « une organisation terroriste » et assurent qu’ils traiteront « de manière rapide et approfondie » les demandes d’extradition. Ces concessions satisfont Ankara et sèment le trouble à Stockholm.

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale),  (Istanbul, correspondante) et  (Madrid, envoyé spécial)

Publié le 29 juin 2022 à 03h13, modifié le 29 juin 2022 à 10h09

Temps de Lecture 5 min.

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Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg (second à gauche), le président turc Recep Tayyip Erdogan (au centre), le président finlandais Sauli Niinistö (à sa gauche), et la première ministre suédoise Magdalena Andersson (seconde à droite), à Madrid, le 28 juin 2022.

Tout le monde sera sur la photo de famille. Après plusieurs semaines de tensions, la Turquie a finalement accepté de soutenir la demande de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). « Nous avons maintenant un accord qui ouvre la voie à l’adhésion » des deux pays scandinaves, s’est réjoui le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, mardi 28 juin, à l’issue d’une réunion de près de quatre heures à Madrid entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’OTAN réunie à Madrid pour un sommet du « tournant »

Les trois dirigeants ont « signé un mémorandum qui répond aux préoccupations de la Turquie, notamment à propos des exportations d’armes et de la lutte contre le terrorisme », a assuré le secrétaire général de l’OTAN, alors qu’un éventuel veto d’Ankara menaçait de polluer le sommet de l’Alliance atlantique, prévu jusqu’à jeudi dans la capitale espagnole.

En acceptant de soutenir l’adhésion de la Finlande et de la Suède, la Turquie permet aux trente pays membres de la plus puissante alliance militaire de la planète de présenter un front uni face à la Russie, redevenue une menace directe depuis son invasion de l’Ukraine, le 24 février.

Pour obtenir cet accord, les deux pays scandinaves ont dû faire d’importantes concessions à la Turquie, membre de l’OTAN depuis 1952. Dans le mémorandum signé par les trois capitales, la Finlande et la Suède reconnaissent que « l’un des éléments-clés de l’Alliance est la solidarité inébranlable et la coopération dans la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations ». Les deux pays affirment surtout que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est « une organisation terroriste » et s’engagent à « empêcher [ses] activités » ainsi que celles de « toutes les autres organisations terroristes et leurs extensions », citant notamment le Parti de l’union démocratique kurde en Syrie (PYD) et leur branche armée des YPG – alliée des Occidentaux contre l’organisation Etat islamique en Syrie. Ils s’engagent également à ne pas apporter de soutien au mouvement de Fethullah Gülen (FETÖ), considéré par Ankara comme l’instigateur du coup d’Etat du 15 juillet 2016. Ce prédicateur, ancien allié d’Erdogan et devenu son ennemi juré, vit aux Etats-Unis.

Plus précis encore, la Finlande et la Suède affirment dans les trois pages de mémorandum qu’ils traiteront « de manière rapide et approfondie » les demandes d’extradition de personnes de nationalité turque soupçonnées de terrorisme par Ankara, « en tenant compte des informations, des preuves et des renseignements fournis par la Turquie ». Les deux pays s’accordent également pour lever leur embargo sur la vente de certaines armes à Ankara, décrété en 2019 à la suite de l’incursion de l’armée turque au nord de la Syrie. Une demande récurrente de M. Erdogan.

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