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Elisabeth Borne, une première ministre « techno »

Jamais élue, cette polytechnicienne de 61 ans est une femme de dossiers. Aux yeux d’Emmanuel Macron, elle a une qualité essentielle : pouvoir amadouer la gauche sans effrayer la droite.

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Publié le 17 mai 2022 à 05h53, modifié le 17 mai 2022 à 14h25

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Elisabeth Borne lors de la passation des pouvoirs à Matignon, le 16 mai 2022.

Trop « techno », pas assez « politique », trop « froide »… Longtemps considérée comme l’une des favorites pour rejoindre Matignon, Elisabeth Borne avait vu, au fil des semaines, son nom s’user dans la course aux rumeurs ouverte depuis la réélection d’Emmanuel Macron, le 24 avril. L’hypothèse semblait presque évacuée, lundi 16 mai, quand la ministre du travail, représentante revendiquée de la gauche macroniste, a finalement été désignée première ministre. Plus de trois semaines après sa victoire, le chef de l’Etat, qui se présente comme « un président nouveau », élu par « un peuple nouveau » pour un « mandat nouveau », a donc choisi une femme bien connue dans la majorité présidentielle, synonyme de continuité. Trop, peut-être.

Certes, Elisabeth Borne incarne de par son genre une petite révolution : elle est la seule femme à occuper une telle responsabilité sous la Ve République depuis le passage éphémère d’Edith Cresson en 1991-1992. La nouvelle locataire de Matignon n’a pas manqué, lors de la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Jean Castex, de le souligner, dédiant sa nomination « à toutes les petites filles » pour les appeler « à aller au bout de leurs rêves ».

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Mais à peine nommée était-elle déjà surnommée « Plan B », comme Borne. Une façon de résumer le fait que son arrivée représente une option sans risques, peu à même de susciter les critiques, sans toutefois soulever l’enthousiasme. A en croire une source à l’Elysée, le chef de l’Etat avait en tête le nom cette femme « courageuse », qui dispose à ses yeux d’une grande « culture de l’Etat » tout en connaissant le monde de l’entreprise, dès le soir de sa réélection. S’il a attendu aussi longtemps pour officialiser son choix, c’était pour laisser au pays un « temps de respiration démocratique », tout simplement. A moins que ce ne soit pour sonder d’autres profils qui, de Véronique Bédague à Valérie Rabault, en passant par Catherine Vautrin, lui ont fermé la porte au nez, ou ont provoqué un mouvement de rejet parmi ses soutiens.

« On repart avec les mêmes »

« Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d’Elisabeth Borne, on repart avec les mêmes », a raillé le président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob.

A 61 ans, la polytechnicienne n’est pas là pour brusquer une France que l’on dit fracturée. Fille de pharmacienne et orpheline de père à 11 ans, elle dispose d’une qualité hautement recherchée par le chef de l’Etat : pouvoir amadouer la gauche sans effrayer la droite. « Elle a incontestablement le parcours d’engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme première ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France », a salué l’ancienne candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. En 2015, la maire de Paris, Anne Hidalgo, la décrivait pour sa part dans Libération comme « une fille extraordinaire, épatante, humaine » et « une bête de travail incroyable ».

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