La fiche de poste vient de gagner une ligne supplémentaire. Emmanuel Macron était à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, pour son premier déplacement depuis sa réélection comme président de la République, dimanche. Une manière d’occuper le terrain médiatique, après avoir observé le silence pendant quarante-huit heures. L’occasion, aussi, de préciser ce qu’il attend de son futur premier ministre, appelé à remplacer Jean Castex dans les jours qui suivent la dernière réunion, jeudi, du conseil des ministres. Sans pour autant dévoiler le nom de l’heureux élu, qui reste pour l’heure un mystère.
Depuis cette commune populaire, qui a placé Jean-Luc Mélenchon largement en tête du premier tour (47,98 %), le locataire de l’Elysée a prévenu : le nouveau chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». De gauche, donc ? Pas forcément. « Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a estimé M. Macron. « Jean Castex venait de la droite. Il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c’est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale », a ajouté le chef de l’Etat. Laissant ainsi toutes les portes ouvertes sur le nom du successeur de l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales).
Selon plusieurs sources proches de l’exécutif, Emmanuel Macron n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le temps presse, pourtant. Le scénario privilégié par l’Elysée, en effet, est d’annoncer le nom du nouveau premier ministre lundi, avant de révéler le lendemain la composition du gouvernement, puis de réunir la nouvelle équipe en conseil des ministres mercredi. La cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, elle, est attendue quelques jours plus tard – sans doute le 8 mai.
Bayrou : « Je suis une solution »
Au lendemain d’une élection présidentielle sans enthousiasme et marquée du sceau de la défiance envers les pouvoirs publics, Emmanuel Macron sait, en tout cas, que le prochain locataire de Matignon devra incarner sa volonté de recoudre un pays divisé, où l’extrême droite pèse 41,46 % des voix au second tour de l’élection présidentielle. « Dans les quartiers les plus pauvres, que ce soit dans les villes ou la ruralité, nous devons vraiment recréer les conditions d’une réelle et effective égalité des chances », a-t-il jugé à Cergy, mercredi. « Le seul moyen », selon lui, de conjurer le « sentiment d’abandon » de leurs habitants.
Cette exigence plaide en faveur de la nomination d’une figure consensuelle et rassembleuse, estiment de nombreux macronistes. Celle d’une personnalité capable d’appliquer la « méthode nouvelle » souhaitée par le chef de l’Etat, basée sur l’écoute des citoyens et la concertation avec les corps intermédiaires. Un profil de vieux sage qui fait emerger à nouveau des noms déjà évoqués durant le précédent quinquennat, comme celui du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou du président du MoDem, François Bayrou.
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