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Gazprombank, la discrète banque russe chère à Vladimir Poutine

La branche financière de Gazprom échappe pour l’heure aux sanctions des Européens. C’est même par son intermédiaire qu’ils continuent d’acheter du gaz à la Russie, malgré les liens étroits qu’elle entretient avec le Kremlin.

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Publié le 19 avril 2022 à 03h46, modifié le 27 septembre 2023 à 11h32

Temps de Lecture 4 min.

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Andreï Akimov, patron de la banque russe Gazprombank (à gauche), le 21 septembre 2017.

Elle est le conduit que se sont aménagé les Occidentaux pour pouvoir continuer à payer les livraisons de gaz importées de Russie. Gazprombank, branche financière du géant énergétique russe Gazprom, troisième institution financière du pays, a été largement épargnée par les vagues de sanctions financières prises par les Occidentaux pour affaiblir Moscou, en représailles à l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.

L’Union européenne (UE) ne s’en est d’ailleurs pas cachée : lorsque les vingt-sept Etats membres ont pris la décision inédite de débrancher sept banques russes du système financier international Swift, début mars, ils n’ont pas inscrit Gazprombank sur leur liste, en raison de la forte dépendance de plusieurs pays européens au gaz russe.

« Gazprombank fait profil bas. Elle ne fait pas trop de publicité, elle n’est pas cotée en Bourse, son actionnariat n’est pas lisible de façon claire. Son patron, Andreï Akimov, n’a pas eu de parcours politique et reste à l’écart des médias », résume un financier, bon connaisseur de l’établissement. A l’ombre du géant gazier Gazprom, la banque sert pourtant les intérêts du Kremlin et du premier cercle autour de Vladimir Poutine.

Acteur central de l’économie russe

L’établissement bancaire s’est développé rapidement pour devenir un acteur central de l’économie russe. Il finance les entreprises des secteurs minier, chimique ou énergétique, de l’exploration pétrolière et l’industrie nucléaire jusqu’aux équipementiers.

Outil financier au cœur des grands projets industriels du pays, la banque est notamment le coprêteur du projet Yamal-Europe pour la construction d’un gazoduc reliant la Sibérie au Vieux Continent. Elle a aussi une activité de banque de détail, à petite échelle – avec près de 5 millions de clients particuliers – pour collecter des dépôts et bâtir un réseau d’agences sur le territoire.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le financement des hydrocarbures russes, nerf de la guerre économique

L’institution a par ailleurs ouvert quelques filiales et bureaux à l’étranger, dont une en Suisse. « Gazprombank a pu ainsi travailler avec toutes les banques internationales, par le biais de syndications, pour financer ses projets, témoigne Matthieu Lacaze, ancien banquier spécialiste des matières premières. Elle a également recruté des banquiers étrangers pour apprendre le métier de la banque internationale, les émissions d’emprunts obligataires. »

« Faire du business en dehors de l’actionnaire historique »

L’ascension de Kirill Shamalov illustre les liens étroits entre l’établissement et le Kremlin. En 2005, ce jeune homme de 23 ans, diplômé en droit de l’université de Saint-Pétersbourg, rejoint le service juridique de Gazprombank. Il deviendra, en 2013, le gendre de Vladimir Poutine, en épousant sa fille cadette, Katerina Tikhonova. Il ne s’attarde pas dans l’entreprise, mais son immense fortune, il la doit à Gazprombank.

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