Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Dans l’enfer de Marioupol : « Les réserves d’eau sont presque épuisées. Les gens meurent de faim, de soif. Il fait − 8 °C dehors »

Installé dans l’ouest de l’Ukraine, Oleksandr, 35 ans, est originaire de la ville portuaire. Il a réussi à entrer en contact avec ses parents pris au piège. Il livre son témoignage au « Monde ».

Par 

Publié le 14 mars 2022 à 05h31, modifié le 14 mars 2022 à 10h41

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Un résident de Marioupol (Ukraine) quitte sa maison, détruite par les bombardements russes, le 24 février 2022.

Dix-neuf jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, la ville portuaire de Marioupol, isolée, subit l’un des pires sièges de ces dernières décennies. Plus de 2 180 habitants ont déjà été tués dans cette cité du sud-est de l’Ukraine, a annoncé la mairie dimanche 13 mars. « Les occupants frappent cyniquement et délibérément des bâtiments résidentiels, des zones densément peuplées, détruisent des hôpitaux pour enfants et des infrastructures urbaines, a-t-elle dénoncé. En vingt-quatre heures, nous avons essuyé vingt-deux bombardements. Environ cent bombes ont déjà été larguées sur Marioupol » depuis le début de la guerre, le 24 février.

Faute d’un accord humanitaire urgent, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde, dimanche, contre un « scénario du pire ». « L’histoire jugera avec horreur ce qui est en train de se passer dans cette ville si aucun accord n’est trouvé le plus vite possible entre les parties. » Marioupol est une ville stratégique en raison de sa proximité avec la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et le Donbass (est), où combattent les séparatistes prorusses.

Plusieurs tentatives pour acheminer de l’aide humanitaire ont échoué jusqu’ici. Un nouveau convoi, accompagné par des prêtres orthodoxes avec cent tonnes de nourriture, d’eau et de médicaments, est en route, a annoncé dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Pris au piège, les habitants tentent de survivre comme ils le peuvent, malgré le froid, la faim, la soif, le manque d’électricité, la rupture des communications et les bombardements incessants.

« Dans la ville, personne ne croit qu’ils vont survivre. »

Oleksandr, 35 ans, est originaire de Marioupol. Aujourd’hui installé dans l’ouest de l’Ukraine, il arrive parfois à joindre ses parents, de 58 et 63 ans, bloqués dans la ville. Ce père de famille ukrainien, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, a confié son témoignage par téléphone au Monde.

« Par miracle, je parviens parfois à joindre mes parents, peut-être parce qu’ils ont un vieux téléphone. Ce qu’ils me disent est ahurissant. Maman raconte, en larmes, qu’elle fait cuire les restes de nourriture sur le feu dans la rue entre les bombardements. Mais c’est extrêmement rare, parce qu’ils sont constamment bombardés. Les réserves d’eau sont presque épuisées. Les gens meurent de faim, de soif. Il fait – 8 °Cdehors maintenant, et la température maximale dans les appartements est de 10 °C. Les gens survivent depuis douze jours, et personne ne promet de les libérer. Dans la ville, personne ne croit qu’ils vont survivre.

Il vous reste 49.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.