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L’Union européenne lance la réflexion sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine

La demande d’intégration de Kiev, à laquelle s’ajoute celle de la Moldavie et de la Géorgie, divise les Vingt-Sept et représente pour Moscou un chiffon rouge.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 08 mars 2022 à 02h12, modifié le 08 mars 2022 à 11h20

Temps de Lecture 4 min.

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Les drapeaux ukrainiens et européens flottent sur le parvis du Parlement européen, à Bruxelles, le 1er mars.

Les Vingt-Sept savent le sujet délicat, mais ils ne pourront pas en faire l’économie lors du sommet qui se tiendra à Versailles, les 10 et 11 mars. Alors que Kiev a formellement déposé une demande d’adhésion à l’Union européenne (UE), le 28 février, il va leur falloir lui donner une perspective. La rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement européens de cette semaine ne sera pas décisive. Mais elle doit être l’occasion d’envoyer un message politique aux Ukrainiens, sans pour autant préjuger de la suite, alors que le dossier est complexe, qu’il divise les Européens et qu’il représente pour Moscou un véritable chiffon rouge.

Côté européen, les difficultés de fonctionnement d’une Europe à vingt-sept ne plaident pas pour un nouvel élargissement. D’autant que Kiev n’est pas seul à frapper à la porte de l’UE : la Géorgie et la Moldavie ont également fait part de leur volonté de rejoindre la construction communautaire, et les pays des Balkans occidentaux attendent leur tour depuis des années.

Lundi 7 mars, les ambassadeurs des Vingt-Sept auprès de l’UE ont invité la Commission à présenter sa recommandation sur les demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, ce qui, au vu des précédents élargissements, devrait prendre plusieurs mois. « Rien n’empêche la Commission d’aller plus vite pour l’Ukraine et de ne pas faire les mêmes recommandations pour les trois pays », commente un diplomate d’un pays peu disposé à ce nouvel élargissement. « L’Ukraine est un pays corrompu où le système judiciaire est hérité de l’ère soviétique et elle ne répond pas aux critères qui lui permettront de rejoindre l’UE », commente pour sa part un haut fonctionnaire européen. C’est aussi, aujourd’hui, un pays en guerre, qui a d’autres priorités que de se réformer pour mieux répondre aux exigences communautaires.

En saisissant l’exécutif communautaire, les diplomates ont en tout cas envoyé « un signe d’espoir » à Kiev, commente l’un d’entre eux, en lui signifiant que sa demande sera instruite. Si la demande d’adhésion est jugée recevable, les Etats membres seront appelés à se prononcer, à l’unanimité, afin que le pays obtienne le statut de candidat officiel. Alors, seulement, les négociations pourront commencer, sans que rien ne permette de savoir quand elles s’arrêteront : chaque pan de la législation ukrainienne, de l’Etat de droit à la réglementation des produits agricoles, devra en effet, à terme, être réformé pour être conforme au droit européen. La Turquie, qui a présenté sa demande d’adhésion en 1987, a été reconnue candidate par les Européens en 1999… « Je ne suis pas sûr que les Ukrainiens soient sensibles en ce moment aux subtilités de la procédure d’adhésion européenne », admet un autre diplomate.

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