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« Barkhane » : entre la France et le Mali, histoire d’une rupture

Paris a officialisé, jeudi, le retrait de l’opération militaire « Barkhane », sur fond de crise entre les deux pays et de présence russe grandissante.

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Publié le 17 février 2022 à 06h38, modifié le 17 février 2022 à 11h12

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Paris devrait officialiser, jeudi dans la matinée, le retrait de l’opération militaire « Barkhane », sur fond de crise entre les deux pays et de présence russe grandissante.

C’est une fin sans gloire pour une intervention armée entamée de manière euphorique et qui s’achève, neuf ans plus tard, sur fond de crise entre le Mali et la France, deux pays qui se crurent, le temps des premières victoires, liés par une amitié indéfectible et se retrouvent aujourd’hui dos à dos.

La faute en revient aux autorités de transition, « sur une trajectoire de rupture avec leurs partenaires internationaux », dénonçait l’Elysée à la veille de l’annonce de ce retrait précipité des troupes françaises du Mali, pointant la volonté de la junte de « s’accrocher au pouvoir » et le recours aux miliciens de Wagner aux « méthodes très brutales ».

S’il fallait dater dans le temps cette rupture, nul doute que le 24 mai 2021 et les jours qui suivirent furent déterminants. A Bamako, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, veut alors empêcher un remaniement gouvernemental et fait arrêter le président de la transition et le premier ministre qu’il avait fait nommer neuf mois plus tôt. Aussitôt Emmanuel Macron dénonce « un coup d’Etat dans le coup d’Etat inacceptable ».

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Puis, la même semaine, lors d’un voyage officiel au Rwanda, il prévient dans un entretien au Journal du dimanche que les soldats français quitteront le Mali si les autorités de Bamako en viennent à négocier avec les chefs djihadistes et que la France « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ».

A ses côtés, Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie, lâche son sentiment à l’endroit des cinq officiers à la tête de la junte : « Mais quels cons ! » Comme beaucoup à Paris, le ministre le plus impliqué sur le dossier malien depuis janvier 2013 et le déclenchement de l’opération « Serval » – il occupait alors le portefeuille de la défense – regardait jusque-là ces derniers avec l’espoir qu’ils remobilisent leur armée.

Dans la foulée, la France annonce la suspension temporaire de ses opérations conjointes avec les soldats maliens dans l’attente de « garanties » politiques. La décision est vécue à Bamako comme les prémices d’un lâchage. Est-ce à cet instant qu’est née ou s’est raffermie l’idée de se tourner vers la Russie et de faire appel aux mercenaires du groupe Wagner, qui seraient désormais près d’un millier à opérer sur le terrain aux côtés de l’armée malienne ?

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