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Après l’affaire Orpea, le modèle des Ehpad privés lucratifs remis en cause

Le scandale a ravivé le débat politique sur la dépendance, y compris parmi les candidats à l’élection présidentielle. Du renforcement des contrôles de l’Etat à la disparition pure et simple du secteur à but lucratif, les propositions se multiplient.

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Publié le 10 février 2022 à 05h38, modifié le 10 février 2022 à 15h00

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Une résidente de l’Ehpad DomusVi, qui figure parmi les leaders des groupes privés, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), en janvier 2021.

C’est un scandale à fragmentation qu’a déclenché la publication du livre-enquête Les Fossoyeurs, du journaliste Victor Castanet (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), dénonçant de graves défaillances et des maltraitances dans les établissements du groupe de maisons de retraite Orpea. Derrière la défiance à l’égard de cette entreprise cotée en Bourse, c’est le modèle même des Ehpad privés lucratifs qui se voit désormais remis en question dans le débat public.

« Ce livre a servi de catalyseur. S’il a un tel retentissement, c’est que le sujet était mûr dans l’opinion », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP, auteur, avec Jean-Laurent Cassely, de La France sous nos yeux (Seuil, 2021). « La société française vieillit et le thème de la dépendance s’invite dans les préoccupations des concitoyens qui se voient vieillir. Le pays compte par ailleurs beaucoup plus d’Ehpad que dans les années 1980, le poids économique et social de ce secteur progresse, on a d’ailleurs vu que de nombreux salariés de ces établissements avaient rejoint le mouvement des “gilets jaunes”. Le début de la crise du Covid a aussi focalisé l’attention sur les conditions de vie des pensionnaires et du personnel. Par quelque bout qu’on attrape le sujet, il va s’imposer dans la campagne présidentielle. »

Déjà des voix s’élèvent pour mettre à bas le modèle privé commercial. « Les établissements qui accueillent des personnes âgées dépendantes ou en perte d’autonomie ne devraient pas être à but lucratif », a tranché le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, sur France Inter, le 27 janvier. « L’or gris, c’est pas du business », a-t-il ajouté, en prenant l’exemple de son département du Finistère, qui ne compte que deux établissements privés commerciaux.

A gauche, le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, souhaite pour sa part en finir avec « toute nouvelle autorisation d’Ehpad privé à but lucratif », et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, voudrait confier les maisons de retraite « à des structures non lucratives qui ne distribuent pas de bénéfices ». Marine Le Pen (Rassemblement national) propose quant à elle de « réfléchir à un système mutualiste où le profit ne soit pas la priorité et où le bien-être de nos aînés le soit ». Les candidates Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) et Anne Hidalgo (Parti socialiste, PS), comme le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !), ont préféré à ce stade mettre l’accent sur le renforcement des contrôles des maisons de retraite.

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