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Semi-conducteurs : le plan à 42 milliards d’euros de la Commission européenne

Un ambitieux plan est présenté, mardi, dont l’objectif est d’augmenter la production de ce composant essentiel dans de nombreux secteurs industriels.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 08 février 2022 à 06h55, modifié le 08 février 2022 à 09h42

Temps de Lecture 6 min.

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Des techniciens dans une aire de maintenance d’une unité stérile de semi-conducteurs de l’IMEC, à Louvain, en Belgique, le 7 juillet 2021.

Petit à petit, brique par brique, les Européens essaient de décliner ce concept de souveraineté européenne qu’ils ont fait leur, mais qui reste à construire. Mardi 8 février, la Commission doit présenter une proposition législative sur les semi-conducteurs, dont l’avenir permettra de mesurer le chemin parcouru par les Vingt-Sept sur le sujet en matière de politique industrielle.

Le texte en question a pour objectif de doter le Vieux Continent des capacités suffisantes pour peser sur l’échiquier mondial de ce secteur hautement stratégique, alors que les puces électroniques sont désormais partout. On les trouve aussi bien dans les ordinateurs, les smartphones, les téléviseurs, les voitures, les avions, que dans les machines à laver, les climatiseurs ou encore les panneaux solaires. Et avec la digitalisation de l’économie, elles vont prendre de plus en plus de place.

Aujourd’hui, l’Union européenne (UE) produit moins de 10 % des semi-conducteurs dans le monde, contre 40 % il y a trente ans. Avec la mondialisation, elle s’est désinvestie de ce pan de l’économie, au profit des Etats-Unis et plus encore de l’Asie. Mais la pandémie de Covid-19 a exposé au grand jour les limites de ce modèle. Les Européens ont violemment pris conscience que, du jour au lendemain, leurs fournisseurs pouvaient arrêter de les servir, comme ils l’ont expérimenté à leurs dépens avec les masques au printemps 2020. Les pénuries, en ces temps de sortie de crise, n’ont pas contribué à les rassurer. « Pour les semi-conducteurs, on dépend à 80 % de l’Asie et à 60 % de Taïwan », résume le commissaire français au marché intérieur, Thierry Breton. « Si Taïwan n’était plus en mesure d’exporter, en trois semaines, l’ensemble des usines du monde s’arrêteraient », poursuit-il.

Instaurer un rapport de force avec le reste du monde

Dans ce contexte, la Commission souhaite protéger l’UE des risques, géopolitiques ou autres, qui pourraient mettre à l’arrêt son économie. Il ne s’agit pas tant, à ses yeux, de la rendre autosuffisante – « cela coûterait entre 240 milliards et 320 milliards d’euros », a expliqué la commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, au Financial Times le 2 février – que de lui redonner une place dans cette industrie cruciale et les moyens d’instaurer un rapport de force avec le reste du monde.

Bruxelles a donc concocté un plan qui doit permettre aux Européens d’injecter 42 milliards d’euros d’investissements publics dans l’industrie des semi-conducteurs sur leur sol. « Cet argent public accompagnera des investissements privés. Au total, d’ici à 2030, ce sont entre 90 milliards et 100 milliards d’euros qui devraient être investis dans les semi-conducteurs en Europe », affirme un haut fonctionnaire.

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