Les difficultés s’enchaînent pour Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’éducation nationale, qui est confronté à une fronde des enseignants contre le protocole sanitaire imposé dans les écoles depuis la rentrée, voit les critiques reprendre de plus belle après un article de Mediapart, qui a révélé, lundi 17 janvier, que le locataire de la rue de Grenelle se trouvait en vacances sur l’île d’Ibiza, en Espagne, au moment de finaliser ce protocole et d’accorder une interview au Parisien pour en dévoiler le contenu.
Cet entretien (qui n’était accessible qu’aux abonnés dans un premier temps), publié dans l’après-midi du dimanche 2 janvier, à seulement quelques heures de la rentrée, avait été critiqué pour son caractère tardif, ne permettant pas aux personnels scolaires d’avoir le temps de se l’approprier. Surtout, la lourdeur du dispositif et la multiplication des changements dans le protocole sanitaire ont conduit à un vaste mouvement de grève dans les écoles, qui a vu les parents d’élèves s’associer, le 13 janvier, à la colère des enseignants. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue jeudi 20 janvier, à l’appel des syndicats, pour réclamer des « réponses fortes » du gouvernement face « au chaos » engendré par la crise sanitaire.
« Il se trouve que (…) j’aurais dû (…) choisir sans doute un autre [lieu]. La symbolique, je la regrette », a reconnu, le ministre lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, mardi. M. Blanquer avait auparavant posé trois questions pour sa défense. « Est-ce que j’avais le droit de prendre quelques jours de congés après cette année ? Est-ce qu’il y a des réunions ou des éléments que je devais faire pendant cette période que je n’ai pas faits à cause de ça ? Non, bien sûr », a-t-il dit. « Et troisièmement, est-ce que les décisions auraient été différentes si j’avais été ailleurs ? Non plus », a-t-il ajouté, avant de poursuivre : « Il y a, je le reconnais, une symbolique. » « Pour le reste, depuis deux ans avec la majorité, avec mes équipes, avec tous les professeurs de France, nous tenons la politique de l’école ouverte. C’est cela qui est l’essentiel et ne nous perdons pas dans l’accessoire. »
« Insupportable, irresponsable »
L’opposition, elle, réclame déjà la démission du ministre de l’éducation. « Au lieu de préparer avec les enseignants et les parents d’élèves une rentrée sous Covid, le ministre organisait un coup médiatique les pieds dans le sable. Ce niveau de mépris et d’irresponsabilité n’est pas acceptable », a ainsi dénoncé sur Twitter le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, pour justifier cet appel à la démission. « Le retard dans la communication du protocole était officiellement lié à la nécessité de coller à la réalité de la rentrée. Quand l’improvisation naît d’un mensonge, la confiance n’est plus possible », a également tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui ajoute le hashtag « #blanquerdémission ».
Il vous reste 65.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.