« Le maître du temps, c’est le virus, malheureusement », avait reconnu Emmanuel Macron, en mars. Huit mois plus tard, le scénario se répète, comme une malédiction. Si le Covid-19 n’a jamais véritablement disparu du paysage, le président de la République pensait avoir tenu la question sanitaire à distance grâce à la progression spectaculaire de la vaccination au cours de l’été. Le sujet semblait suffisamment éloigné pour permettre au locataire de l’Elysée de se projeter vers l’élection présidentielle d’avril 2022 en vantant un message positif fait de relance économique, de réindustrialisation et, plus globalement, d’« espérance ».
Las, à cinq mois du scrutin, le coronavirus, qui a contaminé jusqu’au premier ministre, Jean Castex et à la ministre de l’insertion, Brigitte Klinkert, dicte de nouveau l’agenda sanitaire et politico-médiatique. Mardi 23 novembre, 30 000 nouveaux cas ont été enregistrés lors des dernières vingt-quatre heures – soit un niveau qui n’avait plus été observé depuis le printemps –, et 6 000 classes ont dû être fermées.
La cinquième vague de l’épidémie qui déferle sur la France de manière « fulgurante », selon les mots du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, oblige l’exécutif à agir pour contenir la flambée et, surtout, éviter la thrombose des services hospitaliers. Mercredi 24 novembre, un nouveau conseil de défense sanitaire doit éclairer le chef de l’Etat dans ses choix. « Comme à chaque fois, on avance à la lumière de la science, avec pragmatisme », a prévenu Emmanuel Macron, lundi, lors d’un déplacement à Amiens.
« Vouloir remettre les gens en confinement, c’est comme essayer de reboucher une bouteille de champagne, cela ne marcherait pas » Bruno Bonnell, député LRM
Dans le détail, aucune mesure privant les citoyens de leur liberté de déplacement ou restreignant l’activité commerciale n’est à l’ordre du jour. Il n’est, à ce stade, question que de renforcer des mesures barrières qui avaient, ces dernières semaines, été relâchées, comme le port du masque en intérieur ou le rétablissement de jauges lors de rassemblements et de renforcer les contrôles. Difficile, pour l’instant, d’aller plus loin. « La limite de la tolérabilité, ce serait les masques à remettre dans la rue. Mais vouloir remettre les gens en confinement, c’est comme essayer de reboucher une bouteille de champagne, cela ne marcherait pas », résume le député La République en marche (LRM) du Rhône, Bruno Bonnell. Mais se pose la question d’élargir l’accès à la dose de rappel.
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