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Crise des sous-marins : le pacte Aukus met mal à l’aise les partenaires des Etats-Unis en Asie

Certains pays de l’Indo-Pacifique craignent d’avoir à se départir de la « neutralité » qu’ils ont adoptée dans la rivalité entre Pékin et Washington.

Publié le 28 septembre 2021 à 05h00, modifié le 28 septembre 2021 à 08h30 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Nouvelle étape pour Washington dans sa stratégie de confrontation ouverte avec la Chine, le pacte trilatéral Aukus – Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis –, accompagné de l’achat par Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire américains, met mal à l’aise ses alliés et partenaires de la région Indo-Pacifique. Pour que ce pacte soit, comme le souhaite Washington, l’amorce d’un réalignement stratégique en sa faveur dans une partie du monde où se joue son leadership mondial, il faut que les objectifs soient partagés. Or, ils ne le sont que jusqu’à un certain point.

En Asie-Pacifique, l’expansionnisme agressif de la Chine suscite assurément une inquiétude fédératrice. Et toute confirmation de l’engagement américain dans la région est la bienvenue. Appel au ralliement, le pacte Aukus est aussi une indication que les Etats-Unis attendent de leurs alliés ou partenaires qu’ils soient plus actifs pour contrer les ambitions hégémoniques chinoises. A l’accélération de la course aux armements qu’il entraîne s’ajoute un risque plus préoccupant encore pour les pays de la région : devoir se départir de la « neutralité », affichée ou en demi-teinte, qu’ils ont adoptée dans la rivalité Chine - Etats-Unis. Salué à Manille, Taipei et Tokyo, Aukus suscite ailleurs des appréhensions.

Le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, en visite à Washington dans le cadre de la première rencontre en présentiel des dirigeants du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, qui réunit l’Australie, les Etats-Unis, l’Inde et le Japon), s’est félicité de « l’avancée importante pour la stabilité de la région Indo-Pacifique » que représenterait Aukus. La « menace chinoise », réelle ou non, mais ressentie comme telle au Japon, est, pour le Parti libéral-démocrate au pouvoir, un argument légitimant son ambition de réviser la Constitution pacifiste afin de permettre à l’Archipel de participer à des actions de défense collective, voire de procéder à des frappes préventives.

Souci d’équidistance

Dans un environnement stable, il serait difficile au camp conservateur d’aller à l’encontre de la doctrine pacifiste, à laquelle est favorable la majorité des Japonais. Les incursions répétées de la marine chinoise dans les eaux territoriales nippones et les batailles juridiques sur la souveraineté d’îlots inhabités en mer de Chine orientale le servent en nourrissant ce sentiment de menace. « Tout arrangement qui endigue le comportement agressif de la Chine est bienvenu au Japon », estime Masayuki Tadokoro, politologue à l’université Keio, à Tokyo.

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