Et de seize ! En levant 120 millions de dollars (101 millions d’euros), Aircall est devenu mercredi 23 juin la seizième licorne française : elle vaut désormais plus d’un milliard de dollars. Il faut dire que l’entreprise a le vent en poupe : en 2020 elle affichait 63 % de croissance, elle en prévoit 72 % pour 2021. Son chiffre d’affaires n’est pas public : tout juste son cofondateur, Jonathan Anguelov, explique-t-il qu’il se chiffre en « dizaines de millions d’euros ». En tout cas Aircall a le profil parfait de la start-up en pleine hypercroissance, qui a bien profité de la période Covid.
Fondée en 2014, l’entreprise a bâti son succès sur la téléphonie dans le cloud, contre des solutions « archaïques », explique le cofondateur. Plus besoin dans les entreprises d’avoir un terminal téléphonique : tous les appels sont acheminés grâce à une application qui les dirige vers l’ordinateur des collaborateurs, ou leur téléphone portable.
La solution permet surtout aux entreprises d’avoir une mémoire et une analyse plus fine des communications qui ont été établies avec leurs interlocuteurs : chacune peut être archivée sous forme de texte, décryptées pour voir les points essentiels qui ont été abordés à partir de l’analyse de mots-clés. Les discussions peuvent s’interfacer avec les logiciels métiers pour que la relation clients soit facilitée. « Ce qu’on permet aux entreprises c’est d’améliorer leur communication, leurs interactions, en se substituant aux opérateurs traditionnels de téléphonies », avance Jonathan Anguelov.
« Ce qu’on permet aux entreprises c’est d’améliorer leur communication, leurs interactions, en se substituant aux opérateurs traditionnels de téléphonies », Jonathan Anguelov, cofondateur d’Aircall
Une solution utile pour les services clients, directions de ressources humaines, et les commerciaux. Aircall ne prétend pas proposer une solution moins chère que la téléphonie classique – autour de 30 euros par utilisateur et par mois – mais assure que son offre permet aux entreprises d’être plus productives.
Cette nouvelle levée de fonds, après une précédente intervenue en 2020 de 65 millions de dollars, a été menée par Goldman Sachs Asset Management, une branche de la banque américaine. Pas surprenant pour une société qui réalise 85 % de son chiffre d’affaires hors de France, plus d’un tiers aux Etats-Unis. Surtout qu’elle a pour objectif d’entrer en Bourse, « évidemment » au Nasdaq d’ici 2024 ; à ce titre, ce nouvel actionnaire lui sera très utile.