Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Coronavirus : isolé, le Royaume-Uni s’inquiète pour son approvisionnement

La fermeture de la frontière française à Calais illustre l’extrême dépendance du pays vis-à-vis de ce nœud logistique, qui voit passer 30 % de son trafic de marchandises.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Londres, correspondance)

Publié le 22 décembre 2020 à 04h39, modifié le 22 décembre 2020 à 11h01

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

De nombreux camions attendent garés près du port, après sa fermeture, à Douvres, en Angleterre, le 21 décembre.

Alors que plus de quarante pays ont désormais suspendu leurs vols en provenance du Royaume-Uni et que le tiers des hôpitaux britanniques soignent aujourd’hui plus de patients du Covid-19 que lors de la première vague de la pandémie, Boris Johnson n’avait qu’une chose en tête en arrivant à sa conférence de presse, lundi 21 décembre : « Je veux faire le point sur la situation à nos frontières et en particulier à Douvres. »

Depuis dimanche soir, pour tenter d’endiguer la propagation du nouveau variant du virus du Covid-19, le trafic des camions entre Douvres et Calais est fermé pour « au moins quarante-huit heures ». D’un coup, c’est tout le Royaume-Uni qui étouffe. Avec le port de Douvres d’un côté et le tunnel sous la Manche de l’autre, ce nœud logistique voit passer 30 % du trafic de marchandises du pays, soit plus de 4 millions de poids lourds par an. Qu’il s’arrête, et l’approvisionnement britannique est à risque, particulièrement en produits frais. L’empressement du premier ministre britannique démontrait l’importance de l’enjeu.

Pour l’instant, la plupart des magasins britanniques sont bien approvisionnés jusqu’à Noël, mais les supermarchés Sainsbury’s évoquent déjà une possible pénurie de laitues, de choux-fleurs, de brocolis et de citrons d’ici quelques jours si la situation ne se débloque pas.

« Désastre »

En chemin vers Douvres se trouvaient les camions de Loch Fyne, une entreprise écossaise de langoustines et de fruits de mer, qui devaient écouler sa production sur le continent en cette cruciale période de Noël. Impossible de patienter, les produits se détériorent d’heure en heure. « C’est un désastre, des camions remplis de centaines de milliers de livres de produits sont en chemin. Que sommes-nous censés faire ? », s’est énervée l’entreprise sur Twitter.

La fermeture de la frontière française pour les camions en provenance du Royaume-Uni s’est rapidement fait sentir dans le sens inverse. Pour la plupart des entreprises du continent, il n’est pas question d’envoyer leurs marchandises et leurs poids lourds s’il n’est pas possible de les faire revenir. Le nœud logistique de Douvres doit être perçu comme un rond-point : dès qu’une entrée se bloque, tout le système se grippe.

Un policier dirige le trafic à l’entrée du terminal des ferries fermé de Douvres, en Angleterre, le 21 décembre.

Après l’annonce, samedi, que le nouveau variant du virus serait 70 % plus contagieux, le Royaume-Uni se retrouve isolé. Une quarantaine de pays ont interdit l’arrivée de passagers issus de cette destination. Dans l’Union européenne, certains l’ont annoncé pour quarante-huit heures (Belgique, Danemark, France, Irlande), d’autres pour dix jours (Allemagne, Pays-Bas, Finlande). Mais la France est allée un cran plus loin, refusant à partir de dimanche l’arrivée des camions, craignant que les chauffeurs ne soient porteurs du virus.

Il vous reste 54.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.