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Jean Castex : « L’ennemi de la République, c’est une idéologie politique qui s’appelle l’islamisme radical »

Le premier ministre révèle dans un entretien au « Monde » les arbitrages du projet de loi « confortant les principes républicains ». Un texte qui vise à lutter contre « l’islamisme radical », sans stigmatiser les musulmans.

Propos recueillis par , et

Publié le 09 décembre 2020 à 05h40, modifié le 09 décembre 2020 à 09h26

Temps de Lecture 10 min.

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Jean Castex, premier ministre, photographié dans ses bureaux à Matignon le 7 décembre.

Alors que le projet de loi « confortant les principes républicains » devait être présenté en conseil des ministres, mercredi 9 décembre, Jean Castex défend une ligne dure. Tout en assurant vouloir éviter l’amalgame et la stigmatisation, le premier ministre assume que ce texte vise principalement à lutter contre l’islamisme radical, un « ennemi qui s’attaque à nos valeurs ».

Article 24, manifestations violentes… Ce projet de loi n’arrive-t-il pas dans le pire des contextes ?

Qu’il y ait des tensions dans la société, c’est incontestable. Ce texte n’a absolument pas pour objectif de les aiguiser, mais d’y répondre, en luttant contre un certain nombre de dérives et d’attaques contre les valeurs de la République qui ne sont pas acceptables.

Comment accepter que dans une ville du Nord, par exemple, une structure d’aide aux devoirs influence les enfants de sorte que ceux-ci refusent de jouer avec les non-musulmans, ou chantent des sourates en se bouchant les oreilles en cours de musique ? Comment accepter qu’en Seine-Saint-Denis, une association culturelle, sous prétexte de prendre en charge des enfants déscolarisés, prêche la haine de la République ? Comment accepter, encore, que dans les Bouches-du-Rhône un club de sport soit gangrené par les séparatistes, au point que l’on y refuse de s’incliner devant l’adversaire lors d’un combat de judo parce que l’on ne peut s’incliner que devant Allah ?

C’est tout simplement intolérable. Nous sommes face à un ennemi qui s’attaque à nos valeurs, qui attaque même nos concitoyens à travers des actes terroristes – nous avons encore tous à l’esprit l’attentat terrible contre Samuel Paty ou la tuerie de Nice. Nous devons nous renforcer pour mieux pouvoir l’affronter.

Les exemples que vous citez ciblent uniquement l’islamisme : pourquoi le projet de loi est-il baptisé « confortant les principes républicains » et ne vise-t-il pas explicitement le « séparatisme islamiste » pointé par Emmanuel Macron dans son discours des Mureaux ?

Il n’y a pas que ça dans ce texte. Mais l’ennemi de la République, c’est une idéologie politique qui s’appelle l’islamisme radical, qui a l’objectif de diviser les Français entre eux. Ce texte vise à assurer la défense des valeurs républicaines et l’intégrité de nos concitoyens, en complète cohérence avec le discours du président de la République.

Qui d’autre est ciblé par ce texte ?

La loi a par nature une portée générale et de long terme. Toute idéologie politique qui se dresserait contre les valeurs de la République serait concernée, même si c’est aujourd’hui l’islamisme radical que nous cherchons par tous les moyens à combattre. En renforçant le principe de laïcité dans les services publics ; en créant un délit pour réprimer les intimidations contre les agents publics ; en permettant la dissolution des associations qui servent de paravent aux menées séparatistes ; en luttant, enfin, contre les actions qui porteraient atteinte à la dignité de la personne humaine, en particulier l’égalité entre les femmes et les hommes, à travers les mariages forcés ou les certificats de virginité. En faisant en sorte, en somme, que chacun puisse croire et penser ce qu’il veut.

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