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Les tests de masse, nouvelle stratégie pour éviter une troisième vague de Covid-19 ?

Des voix scientifiques s’élèvent pour réclamer des dépistages massifs de la population. Le gouvernement pourrait lancer une expérience pilote à Lille avant Noël alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes se prépare à tester ses habitants entre le 16 et le 23 décembre.

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Publié le 30 novembre 2020 à 06h00, modifié le 30 novembre 2020 à 10h54

Temps de Lecture 6 min.

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Au palais des sports à Lyon, reconverti en site de tests du Covid-19, le 13 octobre.

Pour empêcher une troisième vague de l’épidémie de Covid-19 et éviter d’alterner des phases de déconfinement et de reconfinement jusqu’à l’arrivée des vaccins, faut-il recourir aux dépistages de grande envergure ? A l’échelle d’une ville, d’une région ou même du pays ? La question a refait surface en France ces dernières semaines. Jeudi 26 novembre, Olivier Véran a ouvert la porte à une telle stratégie à l’échelle de la population. « Nous étudions la faisabilité et surtout l’intérêt [d’opérations de] testing de masse au sein de certaines collectivités », a fait savoir le ministre de la santé.

« L’enjeu, c’est de gagner la course contre la montre contre le virus, insiste Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres. Rien n’est simple pour contrôler cette épidémie en attendant les vaccins, mais il existe des solutions à combiner le plus vite possible, dont le “mass testing” [tests de masse] et les sondages », comme c’est le cas en Angleterre, qui s’emploie depuis mai à dépister de manière aléatoire des échantillons de personnes tous les mois. « Le chirurgien enlève la tumeur, en l’occurrence le confinement, et ensuite la chimiothérapie sert à tuer les dernières cellules, le “mass testing” fait partie de cette “chimio” », relève de façon imagée le généticien.

Avec neuf autres confrères, il a adressé une note le 11 novembre au président de la République, puis une deuxième à Olivier Véran, proposant de tester la population française le plus largement possible en deux semaines, en détectant les porteurs du virus au sein de familles ou groupes d’individus afin qu’ils s’isolent. « L’objectif est de diminuer les cas de manière drastique en attendant l’approvisionnement en vaccins. [Ce dispositif] permettra en outre d’établir une carte de la prévalence du virus dans les territoires français afin d’adapter une stratégie de déconfinement territorial », écrivent-ils.

Pour y parvenir, ils réclament le feu vert à la généralisation des prélèvements salivaires, qui ne sont pour l’heure autorisés par la Haute Autorité de santé (HAS) que pour les personnes symptomatiques. Et recommandent de procéder selon la méthode de tests groupés (poolage), jusqu’à des échantillons de 10 personnes, moins consommatrice de ressources et de temps que le dépistage individuel.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Les tests groupés, une piste controversée

« Avec des prélèvements salivaires et des tests groupés, c’est faisable à l’échelle de la France. Avec des prélèvements nasopharyngés et des tests antigéniques, c’est plus difficile parce qu’il faut des professionnels de santé qui prélèvent la population entière, complète l’épidémiologiste Catherine Hill, également signataire de la note. On a perdu énormément de temps, c’est la stratégie qu’il aurait fallu adopter pendant ou juste après le premier confinement. Il faut tester toute la population française rapidement en isolant les positifs, il n’y a pas d’autre solution, sans ça, on se dirige directement vers une troisième vague et un troisième confinement. »

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